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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 16:07

A propos du référendum

Origine Comité Valmy

 

1. Le KKE salue les membres et amis du Parti et de la KNE [Jeunesse communiste de Grèce], les travailleurs qui se sont érigés contre les dilemmes fallacieux, tendus pour piéger le peuple. Il salue tous ceux qui dans une conjoncture de terrorisme idéologique, de pauvreté, d’angoisse quotidienne pour subsister, à cause des restrictions des opérations bancaires, des non-paiements, des licenciements, ont livré bataille, dans la mesure où le peu de temps alloué le permettait, pour que la position du KKE concernant le référendum soit connue largement, et qui est résumé par le slogan : « NON à la proposition de l’UE- FMI-BCE et NON à la proposition du gouvernement grec. OUI à la sortie de l’UE avec les peuple au pouvoir ».

 

Les processus économiques et politiques qui ont suivi la proclamation du référendum, ont une fois de plus démontré la nature impérialiste antipopulaire de l’UE, ainsi que sa profonde iniquité, ses antagonismes aigus. Ils ont justifié la position du KKE. Dans leurs communiqués communs, tant les forces politiques qui ont appelé à voter « NON » (SYRIZA - ANEL, avec le soutien de l’AD), que celles qui ont appelé à voter « OUI » (ND, POTAMI, PASOK) se servent du vote populaire comme d’une soi-disant approbation pour un nouvel accord antipopulaire - un protocole d’accord ou mémorandum, avec l’UE-BCE-FMI. Ceci, en l’occurrence, était clairement apparu avec les nouvelles propositions mises sur la table de négociation tant par l’eurozone et le FMI, que par le gouvernement SYRIZA - ANEL quelques jours avant la tenue du référendum. Les petits changements aux anciennes et plus récentes versions ne changent guère le caractère antipopulaire des nouvelles et plus douloureuses mesures à venir.

 

Indépendamment des manœuvres et des slogans, là où se rejoignent les partis qui appellent à voter « NON » ou « OUI » est leur acceptation de l’UE et de l’eurozone, ainsi que de l’assujettissement du peuple aux monopoles, sous la bannière de la soi-disant unité nationale.

 

2. Le gouvernement porte la responsabilité du refus de prendre en compte la question proposée par le KKE pour le référendum. Le gouvernement, voulait qu’il n’y ait que la sienne, rédigée en termes vagues, pour avoir les mains libres d’exploiter soit l’une soit l’autre réponse, qu’il interpréterait selon ses préférences politiques. La position du Parti communiste était la seule qui niait le dilemme bidon-piège du référendum, susceptible d’exprimer la volonté du peuple de se débarrasser de tous les mémorandums et non pas de valider l’une ou l’autre réponse.

 

C’est la seule position susceptible d’exprimer, sans ambiguïté ni mésinterprétation, les dispositions radicales parmi le peuple, contestant l’UE, qui peuvent s’identifier avec la proposition globale du KKE, à savoir la sortie de l’UE, l’annulation unilatérale de la dette avec le peuple aux commandes du pouvoir et de l’économie. Cette position du KKE concourt à l’émancipation ouvrière-populaire et répond aux desseins visant à impliquer le peuple dans différents scénarios antipopulaires.

 

Dès le départ, l’attitude du KKE au référendum n’avait pour cible une quelconque influence étroitement partisane. Il s’agissait d’une position de principe, il livrait un message politique au peuple de ne pas succomber au chantage, que ce soit celui de la troïka ou celui du gouvernement et des autres partis politiques bourgeois, pour que son « NON » - quel que soit le contenu – ne soit pas ajouté aux « OUI » pour l’UE, à l’accord, ni avec la proposition des « partenaires »[EE-BCE-FMI – NdT] ou du gouvernement SYRIZA-ANEL.

 

3. Cette position de classe, nette, conséquente a été confirmée dès le lendemain quand tous - sauf le KKE – ont compris le but de l’accord avec ses conditions douloureuses pour le peuple, sous la forme d’un nouveau mémorandum avec de dures mesures antipopulaires.

Le gouvernement a convoqué un Conseil de dirigeants politiques sous la Présidence de la République, avec comme ordre du jour, d’informer les partis politiques. Le KKE a participé et s’est positionné lors de la réunion, au cours de laquelle le Premier ministre a informé quant aux positions et propositions du gouvernement pour les négociations. Le Parti communiste a clairement exprimé ses points de vue au cours de la réunion et immédiatement après fait un communiqué public, aussi bien sur le référendum que sur le cours des négociations et des problèmes qui attendent le peuple ainsi que sur la proposition de la troïka et celle du gouvernement.

Le KKE a exprimé son désaccord global avec le communiqué conjoint, de tous les autres partis. Il a stipulé son désaccord avec les estimations du communiqué commun ainsi que sur l’orientation des négociations qui mènerait à de nouvelles sévères mesures. Il a souligné que le peuple n’a autorisé personne à avancer vers un accord–mémorandum douloureux, avec des mesures antipopulaires.

Le communiqué commun des cinq partis révèle que les forces du « OUI » ainsi que celles du « NON » ont un ciblage stratégique commun, le soutien au développement capitaliste. Ils soutiennent « le sens unique » de l’UE, vêtu du manteau bidon de « l’entente et du consensus national. »

4. Le gouvernement a d’immenses responsabilités, parce qu’avec sa décision de définir les choix posés au référendum il a permis au capital et à ses porte-paroles politiques de renforcer encore plus le chantage et le terrorisme en direction du peuple afin de piéger les forces ouvrières-populaires dans le sens-unique de l’UE et des monopoles, que ce soit comme soutiens du « OUI » ou comme soutiens du « NON », dans un plan déterminé de l’eurozone.

Telle est la contribution de la SYRIZA à la bourgeoisie et à l’Union européenne : avec des manœuvres tacticiennes et aventuristes d’altérer les consciences radicales, pour désamorcer la protestation et la canaliser de manière à ce qu’elle soit indolore.

La Nouvelle démocratie et ses alliés ont utilisé les éléments opportunistes de la politique de SYRIZA pour renforcer les conceptions conservatrices, pour endiguer le courant de protestation de l’UE, et déclencher un nouveau type d’anticommunisme, où Tsipras et SYRIZA ont été dépeints comme des expériences « communistes » échoués. Bien qu’ils n’aient rien à voir avec le socialisme-communisme.

Le gouvernement, pendant toute la période qui a précédé, ainsi que le jour du référendum, a continué à embellir l’UE, cette raillerie selon laquelle le seul choix pour les peuple est la « maison commune européenne », qui aurait soi-disant déviée de ses principes fondateurs de démocratie, de solidarité et de justice sociale, auxquels elle pourrait revenir grâce au « NON » du référendum. Parallèlement, il n’a pris aucune mesure de protection à l’égard du revenu ouvrier-populaire, tant par rapport aux conditions actuelles de blocage en Grèce du fonctionnement du système financier, que dans le cas de faillite de l’État et du passage à la drachme. Et tout cela dans une période où se renforce la tendance parmi les forces populaires de réaliser ou de se rapprocher de la vérité : que l’UE depuis sa création a été et reste une structure réactionnaire du capital, dans laquelle il n’y a pas de politiques en faveur des peuples. Le gouvernement, avec l’apparition de la résistance et de la dignité, n’a fait qu’inviter le peuple à se prosterner devant l’UE.

Le KKE appelle tous ceux qui ont voté « NON » et qui voulaient ainsi exprimer une véritable protestation populaire au memoranda et aux mesures impopulaires, de ne pas s’apaiser, de ne pas consentir à ce que le gouvernement utilise la dite « volonté populaire » pour mettre en place un nouvel accord-mémorandum antipopulaire en coopération avec les autres forces bourgeoises. Le KKE les appelle de ne pas accorder une nouvelle « période de grâce » de tolérance au gouvernement SYRIZA-ANEL, qui durant cinq mois a profité du vote populaire pour légitimer des plans antipopulaires, pour annuler toutes ses promesses électorales.

 

5. Dans tous les cas, un nouvel accord sur la base soit de la proposition Juncker, soit sur celle de Tsipras, donnera un nouveau mémorandum, qui de l’avis de tous sera pire que tous les précédents, avec des mesures et des conditions difficiles, au détriment des couches populaires. Par ailleurs les désaccords avec l’UE-BCE-FMI, qui ont conduit au blocage des négociations, ne concernent pas tellement les mesures antipopulaires et leurs divers équivalents, mais plutôt des contradictions autour de l’aménagement de la dette publique, quelles parties du capital seraient taxées et quelles autres favorisées, la lutte pour la réforme de la zone euro. Dans ces contradictions s’impliquent le FMI, les États-Unis, l’OTAN pour leurs propres intérêts, en antagonisme avec l’eurozone et en particulier l’hégémonie de l’Allemagne.

 

Cette lutte renforce souvent aussi la tendance d’utiliser la Grèce comme une « expérience » pour la reconstruction de l’eurozone, tendance qui reste puissante. En réalité la direction de la Commission et en particulier la classe dirigeante allemande, met les pays lourdement endettés comme la Grèce, devant le dilemme : Le strict respect des règles et des objectifs de l’eurozone ou la sortie forcée. Ce dilemme est un dilemme pour le capital, pas pour les gens, parce que dans l’un comme l’autre cas, il leur est hostile. Bien que parmi la bourgeoisie de notre pays, semble prévaloir le souhait de rester dans l’UE, une section bénéficierait directement de la sortie de l’euro. Dans les deux cas, c’est le peuple qui paiera en s’appauvrissant encore plus avec de sévères nouvelles mesures.

 

6. Le KKE continuera à informer le peuple concernant sa position et invite en même temps les travailleurs, les employés, les couches populaires moyennes, les retraités, les jeunes hommes et les femmes, de tirer les conclusions qui auraient un sens pour le lendemain :

 

 - Il ne peut y avoir de sortie de la crise et des solutions justes avantageuses pour le peuple dans la prison qu’est l’UE et la voie capitaliste de développement.

 - Tout gouvernement qui gère un régime exploiteur ne peut être favorable à la population et aux travailleurs, même s’il professe être de « gauche ».

 - Le gouvernement, ainsi que la bourgeoisie en général, se moquent de nous quand ils parlent de « souveraineté populaire », alors qu’il y a des dominants et des dominés. Ils trompent consciemment, car ils savent que toutes les lois et toutes les institutions en Grèce, en UE, que les accords internationaux sont fabriqués de manière à garantir la dominance de groupes monopolistiques, la dominance de la classe bourgeoise, la manipulation des forces ouvrières-populaires - et leur neutralisation. Ce système est ainsi fait, parce que le gouvernement et la bourgeoisie savent précisément que si le pouvoir ouvrier-populaire réagit, il peut ouvrir la voie au renversement des exploiteurs.

 - Dans son noyau l’UE n’a pas de « démocratie », comme le prétend le gouvernement de SYRIZA-ANEL et d’autres partis, tentant de tromper la majorité populaire. Dans le cœur de l’UE se trouve l’exploitation capitaliste, la concurrence monopolistique, l’inégalité économique, la dictature des monopoles. Voilà ce qu’est la « démocratie » des monopoles, qui s’oppose aux peuples. Par ailleurs, il est connu que l’UE a à plusieurs reprises annulé des référendums qui ont eu un résultat opposé à ce qu’elle voulait, imposant un nouveau vote jusqu’à ce que le « NON » devienne « OUI ».

 

7. Nous nous adressons aux couches ouvrières-populaires, qui dans leur majorité écrasante ont voté « NON », croyant ainsi rejeter les mesures antipopulaires, l’austérité, qui ont cru que la crise économique était due à la mauvaise gestion, que pour l’austérité seuls les gouvernements grecs précédents et leurs alliés européistes étaient à blâmer et non pas le gouvernement actuel. Nous les appelons de ne pas se laisser conduire à la désillusion, ne pas démissionner, à une nouvelle acceptation passive face au gouvernement et ses choix. Nous appelons à la lutte du lendemain, contre la détérioration de la vie du peuple.

 

Nous nous adressons également aux travailleurs qui ont voté « OUI » sous la pression des employeurs, devant la crainte des fermetures des banques pour leur salaire ou leur retraite, leurs petites économies.

 

Nous invitons tout le monde, dès demain, d’organiser ensemble la résistance contre la politique antipopulaire qui continue à mettre en faillite le peuple. Le mouvement ouvrier-populaire doit tracer sa propre ligne ainsi que le ralliement avec une orientation anticapitaliste antimonopolistique. Pour ne pas être pris au piège par les théories de la prosternation et de l’unité qui sont promus, parce que les intérêts de la classe ouvrière sont en contradiction avec ceux des capitalistes.

 

Soutenons tous les nécessiteux, les chômeurs et les faibles. Combinons la solidarité avec la revendication. Organisons la lutte par des Comités lutte, sur les lieux de travail, dans les usines, les hôpitaux, les services par des Comités Populaires dans les quartiers, par des Comités de solidarité et d’aide sociales, par des groupes et des comités de surveillance contre les fraudes, la possibilité de pénuries de produits alimentaires, médicaments et autres produits nécessaires à la survie de la famille populaire. Que les usines, les espaces de travail, les quartiers deviennent des centres de résistance et de solidarité ; personne ne doit être seul dans cette crise ; rejetons la logique du « chacun pour soi ».

 

8. Il reste plus nécessaire que jamais d’exprimer, par le ralliement au KKE, le vrai, le « NON » de classe des ouvriers et des salariés, des couches laborieuses contre tous les gouvernements du capital, leurs alliances impérialistes, les chantages de l’UE et du FMI contre les peuples. Ce qui est nécessaire est un mouvement ouvrier-populaire émancipé des partis et des gouvernements bourgeois avec leur gestion antipopulaire, ainsi qu’une puissante Alliance populaire qui se battra pour une rupture réelle, ce qui mènera le pouvoir ouvrier-populaire, résultat de la rupture avec les monopoles, le capital, leurs alliances, à réaliser la sortie de l’UE, l’annulation unilatérale de la dette, l’organisation de l’économie et de la société sur la base de la propriété sociale, la planification centralisée, le contrôle ouvrier-populaire.

 

Cet objectif, s’il devient une conscience populaire massive, conduira à élever le mouvement ouvrier-populaire, à renforcer l’alliance sociale, à changer et renverser le rapport des forces, pour devenir le pouvoir populaire antimonopolistique-anticapitaliste, impétueuse tempête dans le conflit avec les monopoles, leurs associations transnationales, leurs partis et gouvernements, une tempête de renversement pour la conquête du pouvoir ouvrier-populaire.

 

Seulement ce pouvoir mérite les sacrifices de notre peuple. DANS CETTE VOIE DE LUTTE ET DE CONFLIT LE PEUPLE DEVIENT VRAIMENT DIGNE ET FIER. Le KKE dans cette perspective appelle la classe ouvrière, les travailleurs indépendants, les agriculteurs pauvres, les femmes et la jeunesse à joindre leurs forces. Le KKE donnera dans cette lutte toutes ses forces. Son renforcement est la garantie pour la victoire finale.

Le Comité central du KKE  Athènes 7 juillet 2015

[Traduction Alexandre MOUMBARIS

Relu par Marie-José MOUMBARIS]
 

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