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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 17:36

Faute de disponibilité le texte ci après n'a pu être publié avant le second tour mais aujoud'hui il n'a pas pris une seule ride. JF

 

Tel une aiguille de phono sur un disque rayé Valls  répète à l’encan que nous n’aurions rien compris, lui non plus d’ailleurs semble-t-il.   L’ampleur du vote FN au premier tour était pourtant la manifestation  du mécontentement des électrices et des électeurs à l’encontre de l’UMP, même rebaptisé, ainsi que  du PS et de leurs alliés respectifs. La désaffection des abstentionnistes auxquels il convient d’ajouter les bulletins blancs et nuls, soit plus de 50% du corps électoral, l’était tout autant.

 

Ainsi le Front National utile pour siphonner l’électorat communiste et affaiblir la droite devient  insupportable dès lors qu’il s’approche des plus hautes marches du podium à l’instar de Daech jugé bon lorsqu’il sème le désordre en multipliant les crimes au Moyen Orient mais perçu comme un dangereux adversaire  lorsqu’il  tente d’en prendre le contrôle économique et menace de s’étendre jusqu’à l’Atlantique, par ceux la même qui l’ont enfanté et soutenu, les Etats-Unis en particulier.

 

Contrairement à ce qu’il affirme péremptoirement Valls a pourtant  a bien compris  l’avertissement, il sait que la politique qu’il défend et entend poursuivre au-delà du second tour ne fera qu’augmenter l’audience du Front National, pour cela il use de tous les arguments fallacieux qui lui passent par la tête, allant jusqu’à évoquer un risque de guerre civile.

 

C’est une hypothèse à ne pas écarter à priori, mais quel serait l’intérêt pour le FN de s’engager dans la voie de la violence armée alors qu’il aurait gravi une marche supplémentaire vers l’Elysée et Matignon ce qui n’est à l’heure actuelle envisageable qu’après un accord occulte ou non avec le PR. L’alternative étant un rapprochement Droite Gauche que déjà les désistements du PS, dont les réserves s’amenuisent, dans trois régions laisse présager.

 

Le danger de guerre civile est plutôt à rechercher du côté  des tenants actuels du pouvoir, et de leurs challengers du PR tous européistes, qui n’hésiteront pas à user de tous les moyens à leur portée pour conserver les places acquises et   les prébendes qui y sont attachées. Ils ne céderont pas sans combattre. Leurs  objectifs sont connus, ils  visent à la constitution d’une Europe supranationale et impériale alliée des USA,  avec le recours aux forces de l’OTAN partout ou le pouvoir du capital sera contesté y compris chez nous. Le contrôle des frontières à l’intérieur et aux contours de l’espace  Schengen voire au-delà s’inscrit dans cette démarche.

 

Valls et ses amis, leurs alliés, sont aujourd’hui les principaux facteurs de guerres et de désordres urbi et orbi dont on sait qu’ils peuvent générer le meilleur mais  également aboutir au pire et parfois ne rien changer après avoir été récupérés.

 

Plus j’entends, le premier ministre plus j’ai la conviction que seul le renforcement  du courant contestataire qui s’est exprimé dimanche dernier sera de nature à réveiller les consciences, non pas de l’UMPS dont les dirigeants sont indécrottables, a l’exception de quelques individualités,  mais de ce qui reste  des forces progressistes éparpillées  qui doivent aujourd’hui converger sur la base d’objectifs précis en particulier la sortie  de l’UE, de l’OTAN et l’abandon de l’Euro en tant que monnaie unique. 

 

Regroupons-nous…, air connu,  et demain, à l’issue des présidentielles de 2017, nous pourrions être   en capacité de laver notre linge sale en famille et de repartir du bon pied. Deux ans c’est court mais en 1943 le PCF interdit 3 ans plus tôt, entré dans la clandestinité, ses militants pourchassés, traitait d’égal à égal avec la droite Républicaine, chacun connaît la suite…

 

C’est une exigence qui monte dans l’opinion dont il faut tenir compte mais cela exige que les ego de dirigeants de seconde zone soient remisés dans le placard aux oubliettes à moins qu’ils ne démissionnent ou soient remplacés dare dare.

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 11:21
Front National : seuls les peuples peuvent ouvrir un chemin de paix

Samedi 12 décembre 2015, par  pamillet , popularité : 55%

 

Le choc du résultat des élections régionales, pourtant annoncé de manière répétitive depuis des semaines, fait écho au choc de 2002, mais ne provoque plus de manifestations massives et jeunes pour dire "NON" au FN.

 

C’est un signe de plus de l’accélération de l’histoire, de cette crise dont on a tant dit, mais qui se rend toujours plus visible. Ceux qui manifestaient en 2002 pensaient que la démocratie française pouvait encore apporter des réponses, que le "changement" était possible. Les mêmes en 2015 savent que ce n’est pas vrai. Chirac, Jospin, Sarkozy puis Hollande nous l’ont démontré avec efficacité. Les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient...

 

Ceux qui manifestaient en Janvier pour Charlie pensaient réagir à un virus extérieur. Quelques mois plus tard, on sait que la violence intégriste est produite par notre société Française, réplique de nos guerres néocoloniales.

 

Pire, la société se délite, le cadre de services publics, de "vivre ensemble", de solidarités recule sous les coups de boutoirs de l’austérité, de la concurrence libre et non faussée, et de leur représentation subjective dans l’individualisme, la peur de l’autre, le repli identitaire, religieux.

 

Cette situation politique brièvement décrite fait peur. Pour des millions de gens, aucune force politique et sociale n’est à la hauteur de cette crise, aucune ne tient un discours d’avenir de progrès. Personne ne croit que la gauche ou la droite pourrait en 2017 ouvrir une nouvelle période historique en faisant reculer le chômage, source de toutes les crises. Les partis de gouvernements sont profondément disqualifiés pour répondre à la crise... Il leur reste le rôle régalien de la police et de l’armée.

 

Or, le peuple sent que la guerre est devant nous, une guerre qu’il ne sait vraiment nommer, dont il n’identifie pas clairement les causes, les acteurs, mais dont il sait qu’il en sera la victime.

 

Cette guerre concerne le quotidien avec la guerre de tous contre tous dans la concurrence libre et non faussée...tous les emplois sont désormais sur la sellette, les emplois très qualifiés en recherche et développement, ce qui reste des emplois industriels, les emplois peu qualifiés faisant face aux travailleurs détachés, les emplois de service précarisés et jetables, transformés en activités non salariées "uberisées" et même les emplois publics face à la RGPP et ses suites, face aussi à réduction forcée des dotations aux collectivités

 

Et cette guerre prend aussi les armes et tue, partout sur la planète, dans des attentats, des guerres de basse intensité, des guerres à distance à coup de drones, des guerres tout court avec leur cortège de villes détruites, de victimes civiles, et partout, les horreurs, les mercenaires, les détraqués.

 

Dans ce contexte, le capitalisme mondialisé ne supporte plus aucune souveraineté nationale, aucune indépendance nationale. Il ne supporte plus aucune démocratie. Cela concerne bien sûr le sud, avec la destruction de l’état Irakien, Libyen, puis Syrien, mais aussi l’Europe avec les diktats de l’Union européenne contre les référendums populaires en France, au Danemark, puis en Grèce. [1]

 

Contre le FN

Dans cette situation, dire aux électeurs que le vote FN serait immoral, est inutile, mais surtout....immoral ! Car ce qui est d’abord immoral, c’est le comportement des élites politiques, économiques et médiatiques qui défendent leur petit intérêt depuis des décennies en justifiant tout ce qui pousse au désastre, tout ce qui détruit les protections, les droits, au nom d’une modernité qui n’est qu’un discours de relookage d’un capitalisme sénile, retrouvant sa bestialité intrinsèque, une fois éliminé, apparemment, toute opposition à l’échelle mondiale.

 

Ce qui est immoral, ce sont ces élites qui défont méthodiquement la France que chantait Ferrat, qui justifient toutes les guerres atlantistes et imposent le pacte d’austérité à toutes les politiques publiques utiles, qui défont l’état social au profit d’un pacte de sécurité tourné vers la justification de la guerre.

 

Non, le vote FN n’est pas "immoral", il est dangereux, il est un contre-sens, il est un renoncement. Mais pour beaucoup d’électeurs, il est le vote qui leur permet d’exprimer leur rejet de ce système qui les écrase, le vote pour augmenter les salaires, défendre l’industrie, défendre les services publics, défendre la république et la laïcité... C’est ce qu’écrit le FN ! Ses électeurs ont bien entendu aussi qu’il fallait stopper l’immigration, défendre "la France" dans la concurrence des nations. Mais comment leur expliquer le piège en leur vantant les mérites de l’Europe sociale de demain, de la mondialisation heureuse, de "l’humain d’abord" ?, sans jamais dire clairement comment on résiste à la guerre, comment on défend nos droits et nos services publics quand tout se décide à Bruxelles ou dans les banques ?

 

Le mouvement ouvrier s’était développé avec le marxisme et le socialisme réel. Il a été affaibli par la défaite de l’URSS, par le recul de beaucoup de partis communistes, mais aussi par les restructurations capitalistes qui ont détruit de nombreux centres ouvriers bases militantes, et surtout par les transformations sociales organisant la concurrence au quotidien. Les peuples constatent qu’ils n’ont plus de perspectives "progressistes", d’alternatives à la mondialisation capitaliste. L’état du mouvement dit "alter-mondialiste" est révélateur, après les grandes manifestations des années 90 ! Et le mouvement communiste est émietté, illisible, incohérent... le PCF fortement affaibli restant enfermé dans une orientation électoraliste.

 

Comment dire au peuple de ne pas voter FN contre le "système" sans s’engager d’abord à reconstruire une issue politique à la hauteur de l’exigence historique ?

 

A vitesse accélérée, nous mesurons que nous n’avons plus d’armes idéologiques en lien avec les masses, de capacité de résistance, d’intellectuel collectif pour "penser le monde pour le transformer"..

.

Dire ce qu’est vraiment le FN ne peut se faire sans dire ce que pourrait être une nouvelle époque d’émancipation populaire, renouvelant le mouvement communiste et la perspective d’une autre société.

 

On ne créera pas d’emplois massivement sans que les travailleurs ne prennent en main des pans entiers de l’activité nécessaires à la réponse aux besoins. Les "investisseurs", "industriels", "patrons" sont les bienvenus s’ils investissent réellement pour l’emploi, mais ils n’auront jamais l’ambition de répondre aux attentes de nos familles, enfermés dans l’exigence leur propre niveau de vie, du coté des gagneurs,quitte à fabriquer des perdants. Seuls les travailleurs peuvent concilier leur intérêt et l’intérêt général.

 

On ne sortira pas des guerres pour un monde de paix, sans sortir de l’OTAN et des alliances autour des USA qui emprisonnent la France comme grand pays porteur d’une des histoires révolutionnaires des peuples. La France soit retrouver sa liberté pour parler à la Chine, au Brésil, à l’Afrique, à la Russie.. rapatrier toutes ses forces militaires et chercher enfin des coopérations réciproquement avantageuses avec tous les peuples,y compris les pays européens et les USA, mais pour le seul intérêt général, ce qui suppose d’exproprier les oligarques qui dominent le système bancaire et économique Français par des nationalisations massives.

 

Non, combattre le Front National ne se fera pas avec ceux qui l’ont fait roi médiatique et qui espèrent s’en servir à leur profit. Combattre le Front National exige d’abord d’affirmer que les peuples, le monde du travail, les quartiers populaires ont une histoire positive, une histoire à reconstruire. Le courant communiste qui reste vivant dans les profondeurs des consciences est essentiel à cette reconstruction.

 

[1] La victoire de la droite au Vénezuela après des mois de guerre occidentale contre le pouvoir Chaviste est révélatrice, dans la suite de l’histoire chilienne qui avait conduit à Pinochet et de la guerre des contras au Nicaragua. Bandes nazis et mafieuses, étranglement économique, guerre médiatique...Quelque soient les débats nécessaires sur les raisons de la défaite chaviste, n’oublions pas que le Nicaragua s’est relevé de la même défaite.

A la suite, du même auteur, daté du 14 décembre message aux electeurs de gauche

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 18:20
A force de prendre les électeurs pour des imbéciles...

Figaro vox par Bertrand Chokrane

Publié le 06/12/2015

 

 

Raz de marée du FN...

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le FN enregistre une forte poussée aux régionales, Bertrand Chokrane estime que les responsables politiques ont occulté les vrais sujets de préoccupation des Français.

Diplômé de l'Ecole normale supérieure et titulaire d'un post-doctorat au MIT, Bertrand Chokrane a été responsable du planning stratégique chez Renault-Nissan puis chez Dassault-Systèmes. Il est actuellement PDG d'une société d'analyse financière spécialisée dans le domaine de l'audit, du conseil et de la prévision de marché. Plus d'informations sur ce site.

 

A force de prendre les électeurs pour des imbéciles

A force de prendre les électeurs pour des imbéciles, les réalités reviennent comme un boomerang à la figure de ceux qui ont voulu les occulter.

 

La dégradation manifeste de la situation économique a été systématiquement minimisée, maquillée. Dans la réalité, on décompte aujourd'hui 5,7 millions de chômeurs toutes catégories confondues, dont seulement 3 millions environ reçoivent des indemnisations. Plus de 2,4 millions de personnes touchent le RSA. On évalue à 1,3 millions le nombre de personnes sans travail qui ne touchent aucune aide sociale (que les économistes appellent le halo du chômage). Au total, les personnes victimes du sous-emploi dépassent les 9,4 millions et représentent 32,8% de la population en âge de travailler. Enfin le chômage et le stress qu'il provoque tue chaque année 14000 personnes. Au minimum, 3,5 millions de personnes souffrent du mal logement.

 

A force de prendre les électeurs pour des imbéciles

Voici le véritable portrait de la France et de la misère sociale qui s'est progressivement installée au fil de quarante années de chômage de masse qui ronge la société. Face à un problème aussi grave, nous serions en droit d'attendre une réflexion profonde et collective pour comprendre les raisons de cet échec et repenser ensemble la société que nous souhaitons pour demain. Nous sommes passés d'un monde figé et stable économiquement (les Trente Glorieuses) à un monde en transformation perpétuelle et instable depuis la fin de Breton Woods. Nous vivons des mutations très rapides qu'il est difficile de décrypter en temps réel. il nous faut organiser une discussion collective, une réflexion ouverte pour décider ensemble de quel type de société nous voulons pour demain.

 

Au lieu de cela, le personnel politique concentre toute son énergie sur les stratégies électorales frivoles et sur les tours de passe-passe communicationnels.

 

Au lieu de cela, le personnel politique concentre toute son énergie sur les stratégies électorales frivoles et sur les tours de passe-passe communicationnels. A force de dire tout et son contraire, de détourner l'attention du public sur les problèmes insignifiants, à force de trahir leurs électeurs dès qu'ils arrivent aux responsabilités, les personnalités politiques ont perdu le capital le plus précieux, la confiance de la population. Leur parole a-t-elle encore de la valeur?

 

A force de prendre les électeurs pour des imbéciles

Des effets d'annonce aux incantations, les professionnels de la politique croient en la force du verbe et misent sur la méthode Coué et les prophéties auto-réalisatrices, sans jamais connaître un seul dossier. A force de mettre en scène un jeu de dupes, où chacun fait semblant de contrôler la situation, dans des postures factices, à force de faire semblant d'être contre l'austérité tout en l'imposant, à force de jouer un double jeu voire un triple jeu, s'étonnera-t-on si son efficacité disparaît?

 

Les fondateurs de l'euro ont cru qu'il suffirait d'instaurer une monnaie commune pour forcer les peuples à converger vers un modèle unique, et faire en sorte que les Grecs se comportent comme des Allemands. N'est-ce pas en soi le refus de prendre en considération la diversité culturelle de l'Europe ?

 

Depuis le début de la construction européenne, les gouvernements successifs, qu'ils soient de droite ou de gauche, ont accepté des contraintes budgétaires et monétaires qui engendrent de grandes souffrances et détruisent le tissu économique et social. Les fondateurs de l'euro ont cru qu'il suffirait d'instaurer une monnaie commune pour forcer les peuples à converger vers un modèle unique, et faire en sorte que les Grecs se comportent comme des Allemands. N'est-ce pas en soi le refus de prendre en considération la diversité culturelle de l'Europe?

 

A force de soumettre la population à la discipline imposée par une Europe guidée par l'esprit de prédation au lieu de l'esprit de solidarité, dont le seul fil conducteur est le chacun pour soi, au nom d'une concurrence débridée qui conduit au moins disant social et à l'appauvrissement collectif, une Europe qui était censée protéger et qui livre ses habitants à une concurrence sauvage et au dumping social et fiscal, qui jette l'Europe du Sud contre l'Europe du Nord.

 

Cette Europe qui impose aux peuples des austérités inefficaces et des politiques monétaires expansionnistes qui n'ont pour effet que d'enrichir les plus riches et d'appauvrir les plus pauvres, on ne s'étonnera pas si la population opte pour des partis qui leur proposent autre chose: Syriza, Podemos, Front National etc...

 

A force de prendre les électeurs pour des imbéciles

Si les partis qui prônent un changement radical arrivent au pouvoir, il ne faudra pas en vouloir au peuple. Il faudra que le personnel politique qui aura conduit à cette catastrophe, par son incurie prenne ses responsabilités. S'ils ne font pas, les historiens du futur se chargeront de le faire.

Nous arrivons au bout du bout, puisqu'il n'y a plus de croissance. Nous sommes à une période où la zone euro est en passe d'exploser. Comment passer cette terrible crise si les pays européens ne sont pas capables de s'entendre?

 

L'absence de débat, la guerre des petites phrases, l'absence de vision et de réflexion approfondie, la médiocrité intellectuelle et les idées paresseuses créent de la désespérance.

 

Ce dont les gens ont besoin, c'est d'un langage de vérité, pas d'une mascarade permanente. Le vote FN est avant tout un vote de colère. Ses électeurs se moquent bien de son programme économique. La population se sent méprisée, oubliée, niée dans la réalité à laquelle elle doit faire face tous les jours. L'absence de débat, la guerre des petites phrases, l'absence de vision et de réflexion approfondie, la médiocrité intellectuelle et les idées paresseuses créent de la désespérance.

 

N'est-il pas vain et dérisoire d'appeler au sauvetage d'une démocratie qui n'est plus que l'ombre d'elle-même? Cette démocratie sur laquelle une petite minorité puissante qui a bien trop à perdre pour rendre possible un véritable changement exerce son pouvoir financier. Alors que toute la population mondiale pourrait manger à sa faim et voir ses besoins fondamentaux satisfaits (se nourrir, se soigner, se loger et se chauffer)

 

Ces élus qui craignent pour la démocratie, qui appellent les électeurs à ne pas voter FN pour éviter le désastre, feraient mieux de se rendre compte que le désastre qu'ils craignent tant est déjà là et qu'ils en sont les seuls responsables. Le vote FN n'est qu'un symptôme du naufrage, pas le naufrage lui-même.

Bertrand Chokrane

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 15:05

Vers une recomposition révolutionnaire du paysage politique

Par Xavier Théry

Origine http://www.causeur.fr/regionales-droite-front-national-35728.html

 

 

Aux élections régionales de 2010 – qui avaient été un naufrage pour la droite parlementaire puisque toutes les régions sauf une étaient passées à gauche (21 régions sur 22) – l’UMP, le Modem et les divers droite cumulaient 30,2 % des voix au premier tour. Hier au premier tour des régionales, les mêmes composantes (LR + UDI + Modem + DVD) cumulent 27,6% des suffrages exprimés. C’est un recul de 2,6% par rapport à la situation précédente, qui avait été analysée comme un échec cuisant de la droite !

 

Par rapport au précédentes régionales, la gauche (hors Front de gauche) a elle aussi fortement reculé, passant de 43% (PS + écologistes + DVG) à 32% hier (PS + EELV + DVG). Mais cet effondrement est principalement dû au recul très fort des écologistes, le PS passant de 28,6% en 2010 à 23,1% hier. Mais si l’on regarde le bloc de gauche gouvernementale (socialistes et écologistes, hors front de gauche), on remarque sa stabilité depuis 2012 : 30,9% des voix au premier tour des présidentielles de 2012 (François Hollande + Eva Joly), 30% des voix aux départementales de 2015. On peut même noter un progrès significatif par rapport aux européennes de 2014, où le bloc de gauche gouvernementale (PS + EELV) ne faisait que 26%.

 

En dehors de la percée exceptionnelle du Front national dans le premier tour d’hier, le fait majeur de ces élections est donc la déroute de la droite gouvernementale, dite « classique ». Elle perd 10 points entre les départementales de 2015 et le premier tour des régionales, les listes UMP + UDI + DVD passant de 37% à 27,6%… Elle perd 9 points par rapport au premier tour des présidentielles que la droite a perdues, passant de 36,4% (Sarkozy + Bayrou) à 27,6% aux régionales 2015.

 

La droite parlementaire est donc en déroute. Même si cette déroute sera masquée par le gain de 4 ou 5 conseils régionaux. C’est là le paradoxe de ces élections.

 

Comment inscrire ce résultat dans la durée et comment esquisser son évolution future ?

 

La droite « classique » se vide de ses électeurs au profit du Front national. Il est certain que les premières victoires du FN, le menant de quelques points à environ 15% de l’électorat, se sont faites sur un fond d’électorat ouvrier. Dans un premier temps, le FN a siphonné les voix du PC. Mais aujourd’hui la dynamique qui permet au FN de passer des 17% réalisés par Jean-Marie Le Pen au premier tour des présidentielles de 2002 à près de 28% aux régionales de 2015, en faisant le premier parti de France, repose sur le siphonage des voix de la droite classique. Les 9% que la droite a perdus entre les présidentielles de 2012 et les régionales d’hier sont bien passées au FN. Il est clair que la droite travaille, volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, à faire avancer les idées du FN. C’est toute la stratégie sarkozyste de reconquête du pouvoir qui est remise en question.

 

Il ne faut pas être grand devin pour annoncer que cette dynamique va se poursuivre. Mais elle pourra prendre deux formes. Les deux étant révolutionnaires, au sens où la situation qui en sortira va révolutionner la vie politique française.

 

La révolution populiste est une première possibilité : la droite prend conscience qu’elle est en ruines, que feux le RPR et l’UDF qui faisaient jadis près de 50% des voix n’en font plus que 25 aujourd’hui et peut-être demain 20% seulement. Et sous l’influence d’une idéologie buissono-zémourienne, elle décide de faire une alliance de gouvernement avec le FN sur un programme identitaire et relativement protectionniste au plan économique.

 

La révolution conservatrice est l’autre éventualité : la gauche socialiste ayant fait sa révolution macronienne, elle prend conscience que seule une feuille de papier à cigarettes la sépare désormais de la droite parlementaire, surtout après les attentats qui ont vu Hollande se muer en chef de guerre, et elle décide de faire alliance d’une manière ou d’une autre avec la droite face au FN. Programme européiste, libéral au plan économique, discrètement atlantiste et néo-conservateur au plan international.

 

Si on se réfère aux analyses sociopolitiques d’Emmanuel Todd, on voit que la droite et la gauche parlementaires ont en commun de s’appuyer sur les familles sociologiques « inégalitaires », alors que le FN s’appuie sur la France « égalitaire » dans les régions qui ont engendré la Révolution. Cette analyse plaide plus pour la seconde hypothèse formulée.

 

Dans les deux cas, la vie politique française en sortira bouleversée. La déflagration sera forte. Les prochaines présidentielles, et en particulier les primaires à droite, vont déterminer laquelle de ces deux déflagrations va retentir.

                     Régionales 2010                       31,5  %

                     UMP+modem+DVD

 

 Présidentielles 2012                 36,4  %             Régionales 2015            27,5  %

                     Sarkozy+ Bayrou                                                     LR+Modem+DVD

                                                   

                     Départementale 2015            37,0  % 

                     UMP+UDI+DVD

 

 

Et à Villiers sur Orge (Ajout de Jack Freychet )

Ci-dessous tableau comparatif des régionales 2010 aux régionales 2015 avec, à gauche et à droite les candidatures de personnalités locales aux départementales de 2015 dont la prise en compte des résultats fausserait l’analyse.

On observe une légère érosion des suffrages recueillis par Valérie Pécresse  qui ne conserve comme réserve guère plus de 1 % des divers droites car il n’est pas acquis qu’elle puisse bénéficier du report de l’électorat de Dupont Aignan qui ne se maintient pas mais n’a pas donné de consignes de vote. Le PS perd 2,5 %, mais il a néanmoins quelques réserves.

Le Front national est proche du triplement de son score des régionales 2010.

 

 

 

Reg. 2010

Présid. 2012

Départ. 2015

Rég. 2015

Pecresse

27,78

 

UD 37,35

26,53

Sarkozy

 

26,92

 

 

Bayrou

 

12,31

 

 

Dupont Aignan

 

1,80

3,61

12,61

PS

27,49

27,95

UG 35,34

24,03

FN

7,72

15,37

21,29

22,52

 

 

 

 

 

 

 

Résultats globaux  au 1er tour à VSO

Liste conduite par

Nuances

Voix

% Inscrits

% Exprimés

Mme Valérie PECRESSE

LUD

404

13,09

26,53

M. Claude BARTOLONE

LUG

366

11,86

24,03

M. Wallerand DE SAINT JUST

LFN

343

11,11

22,52

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN

LDLF

192

6,22

12,61

Mme Emmanuelle COSSE

LVEC

95

3,08

6,24

M. Pierre LAURENT

LFG

54

1,75

3,55

Mme Nathalie ARTHAUD

LEXG

28

0,91

1,84

M. François ASSELINEAU

LDIV

18

0,58

1,18

M. Aurelien VERON

LDVD

16

0,52

1,05

Mme Valérie SACHS

LDVD

5

0,16

0,33

M. Dawari HORSFALL

LDIV

1

0,03

0,07

M. Sylvain DE SMET

LDIV

1

0,03

0,07

M. Nizarr BOURCHADA

LDIV

0

0,00

0,00

 

 

Nombre

% Inscrits

% Votants

Inscrits

3 087

 

 

Abstentions

1 517

49,14

 

Votants

1 570

50,86

 

Blancs

37

1,20

2,36

Nuls

10

0,32

0,64

Exprimés

1 523

49,34

97,01

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:04
Nos démocrates vont dézinguer la République
par Jean-Paul Brighelli
http://www.causeur.fr/author/brighelli

mardi 8 décembre 2015

 

 

Régionales: Le déni

Homme politique, franchement, je ne pourrais pas. Pas comme ça. Pas comme eux.


Le PS vient de se prendre la pire raclée de son histoire. Le PR s’est révélé incapable d’en profiter. Le Front de Gauche rêve, de loin, de très loin, d’être un Podemos à la française. Les écolos sont dans les choux. Quant aux « petits partis », ils restent petits, parce qu’en état d’urgence, les votes vont vers les gros effectifs. Dommage.


Le FN tire les marrons du feu. Logique. « On n’a pas tout essayé », disent les désespérés de la France périphérique. Et ce ne sont pas seulement les scrogneugneus hors d’âge qui ont voté pour lui. Non : les jeunes aussi ont massivement apporté leurs voix au FN. La désespérance aussi est un parti politique.

 

Même si le plus grand parti de France est l’abstention — mais on s’en aperçoit un peu tard, dans un système qui a toujours refusé de comptabiliser les votes blancs, de peur que les hommes politiques (les femmes aussi, et on en connaît qui ne sont pas piquées des vers) ne réalisent à quel point ils sont démonétisés.

 

Assez intelligemment, ni Marine Le Pen ni Florian Philippot n’ont particulièrement pavoisé dimanche soir. Contents — on le serait à moins — mais conscients que l’establishment va s’insurger. Comment ? Le FN ? Et nous ? Et nos places ? Nos prébendes ? Nos bénéfices sur la collecte d’ordures ? Nos petites habitudes ? Nos petits arrangements ?


Pas une fois — et je me suis imposé l’écoute attentive des uns et des autres — le PS ou le PR n’ont mis en cause leur politique. Pas un seul pour dire : « Si les Français votent massivement contre nous, c’est que nous menons une politique nulle, niaise et nocive ».

 

Il faut dire que les principaux responsables de cette déroute, à commencer par le Premier ministre, sont restés loin des micros — et pourtant, ce n’est pas leur genre. Pimprenelle n’est pas venue s’excuser d’une mauvaise réforme du collège qui a dressé nombre d’enseignants de gauche contre la Gauche — ou ce qu’il en reste, des bourgeois parlant à gauche en tâtant leur portefeuille à droite. Emmanuel Macron n’a pas paru pour fustiger son néo-libéralisme qui fait les affaires des banquiers en remplissant leurs poches avec nos sous. Laurent Fabius ne s’est pas montré pour s’excuser d’une politique moyen-orientale aberrante. Et le capitaine en chef n’a rien dit sur son obédience européenne qui a fait de lui le toutou de « la chancelière » — ah, la chancelière !

 

De l’autre côté, Sarkozy ne doute de rien, Jean-Luc Mélenchon ne rompra pas avec le PC, qui drague le PS pour quelques places dans des mairies de seconde zone, les Verts s’obstineront dans la défense des plantes vertes — leurs semblables, leurs frères.


Non, ils n’ont rien dit, alors qu’ils auraient dû venir corde au cou comme des bourgeois de Calais (où par parenthèse Marine Le Pen est presque à 50% — y aurait-il une exaspération locale ? La politique migratoire ne serait-elle pas du goût des Calaisiens ? Ah, que de questions…) demander pardon au peuple de la politique aberrante qu’ils mènent depuis des années — eux, et leurs prédécesseurs, renvoyés pareillement dans les cordes.

 

Le PS, réuni à Matignon autour de Valls, a dû se féliciter du bouillon bu par Sarkozy et ses amis. Les Régionales, ils s’en tapent : comment rester en place en 2017 ? Ah, nos places !

 

Fin septembre, j’ai interviewé Florian Philippot dans Le Point.fr sur la politique d’Education du FN. En préambule à cette discussion, j’écrivais : « On m’a beaucoup déconseillé d’offrir une tribune à Florian Philippot, c’est-à-dire au FN. Des démocrates convaincus pensent légitime d’ignorer un parti qui rassemble, sondage après sondage, au moins 30 % des Français. Ce n’est pas ma façon de penser. Qu’il soit par ailleurs bien entendu que publier ses réponses à des questions qui se posent effectivement n’est ni un acte d’allégeance ni un appel du pied. » 30% ! Une poignée d’illuminés m’ont sommé de dire d’où je tirais ce chiffre fantaisiste…


Et aujourd’hui, ils le demandent encore ? Le FN est à 30% ! « Le FN est le premier parti de France, a dit dimanche soir Marine Le Pen, alors qu’il est à peine représenté au Parlement ». C’est vrai, et c’est sans doute ce que les démocrates qui ont la bouche pleine de « barrage républicain » appellent la démocratie — ou la république. C’est qu’ils entendent y rester, au Parlement ! C’est confortable !
Ils vont finir par me dégoûter de la démocratie.

 

Et surtout, ils vont dézinguer la République. « Front républicain ! » Mais si la semaine prochaine le FN, arrivé en tête dans la plupart des régions, est renvoyé dans les cordes de façon à ce que les nantis restent à leurs postes comme des morpions dans des poils pubiens ; si dans un an et demi avec des scores encore améliorés le FN est réduit à la portion congrue à l’Assemblée, après avoir été l’épouvantail qui permettra la réélection de Hollande — eh bien ça se passera dans la rue.
Nous sommes quelques-uns, et un peu plus même, à sentir monter l’émeute. Quand la démocratie se caractérise par le déni de démocratie, le peuple choisit toujours la rue — ils devraient réviser leurs cours d’Histoire, les uns et les autres. Et d’un gouvernement né d’une insurrection ou d’une réaction à l’insurrection, on peut tout craindre — y compris l’élimination de la République.

 

Ce déni de démocratie est le produit du déni de réalité : rien de la politique menée depuis quinze ans ne convient à la France — sinon des réformes « sociales » cosmétiques, celles qui ne coûtent rien. Ah, mais si on adopte une autre politique, on va se faire taper sur les doigts par tata Merkel ! Ma foi, on pourrait aussi se passer de marâtre. Sinon, on se passera de démocratie — et ce serait bien dommage.

Jean-Paul Brighelli

*Photo : © AFP PHILIPPE HUGUEN.

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 17:33
LE PS EST-IL DEVENU FOU ?
Par Jean Lévy

repris sur Comité Valmy

 

 

Ainsi, la direction du Parti dit « socialiste », Manuel Valls en tête, jette le masque. Elle appelle les électeurs de gauche à voter pour les candidats de droite, en particulier de la nuance la plus extrême. Telle celle incarnée par Christian Estrosi en PACA, qui a basé toute sa campagne sur un programme xénophobe et raciste encore plus radical que celui mis en avant par Marion Maréchal-Le Pen.

 

C’est tout dire…

Alors pourquoi cette stratégie suicidaire pour un parti qui se prive volontairement de toute représentativité pour six ans au niveau de régions et d’une tribune de contestation des mesures éventuellement prises par la droite… ou le FN ?

Le Premier ministre et le PS sont-ils devenus fous ?

 

Allons-donc.

La violente campagne menée de l’Elysée contre le Front national n’est pas motivée par un souci de « défense républicaine » comme les stratèges « socialistes » le prétendent.

 

Ils sont mal venus de se poser en défenseurs des salariés quand ils appellent à voter pour un Xavier Bertrand, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, dont les médias, peu suspects de « gauchisme », considèrent le programme comme violemment anti social, plus Gattaz que Gattaz lui-même !

 

Le PS a l’outrecuidance de se poser en protecteur des libertés, alors que son gouvernement instaure l’état d’urgence, et envisage, à travers une Constitution modifiée à cet effet, de rendre celui-ci permanent.

 

Bonjour les droits des citoyens, menacés de perquisitions sans mandat, d’espionnage légalisé !

 

Pourquoi alors le parti de François Hollande et de Manuel Valls, qui prétend incarner « les valeurs de la République », étend cette qualité à ses concurrents de droite, aux « Républicains » de Nicolas Sarkozy, pour faire front ensemble contre le mouvement de Marine Le Pen, justifiant jusqu’à l’absurde le terme d’ « UMPS » ?

 

En fait le Front national sert de leurre à l’attention des électeurs qui rejettent massivement la politique de misère pratiquée depuis des décennies tant par la vraie droite que par la fausse gauche.

 

Le pouvoir et l’oligarchie financière craignent la colère populaire et son explosion subite. Celle-ci pourrait rééditer l’exploit des patriotes de 1789, et s’en prendre aux nouvelles bastilles.

 

Il faut, pour les puissants, l’en détourner.

 

Rien n’est mieux que de forger un ennemi de carton, une cible sans objet, un attrape-mouches qui détourne les pauvres et les démunis sur une voie de garage.

 

C’est à cet effet, qu’en premier, le Front national sert.

 

Mais parallèlement, celui-ci inquiète le pouvoir.

 

Si pour sa propagande, Marine Le Pen utilise le sentiment national, l’indépendance et la souveraineté de la France, c’est sans pousser aux conclusions qui s’imposent : l’appel clair à se soustraire à la dictature que l’Union européenne fait peser sur notre pays, en brisant avec ses structures.

 

Pourtant, les critiques et les réserves du FN vis-à-vis de Bruxelles, indisposent, malgré leurs limites, le pouvoir PS et ses maîtres européens.

 

Elles questionnent les Français sur leur vassalisation.

 

C’est encore trop pour nos gouvernants.

La montée du Front national devient, sur ce point, dangereuse.

 

N’est-ce pas une raison déterminante de l’offensive du PS à son égard ?

Le 8 décembre 2015

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 17:03

Par le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP).

Le 2 octobre 2015.

 

Les élections régionales ont pour objet d’élire 1.910 conseillers régionaux. Elles se dérouleront les dimanches 6 et 13 décembre 2015, sous forme de scrutins de listes dans 17 régions, dont le périmètre a été profondément bouleversé depuis les dernières élections régionales survenues en 2010. Ces 17 régions se répartissent en 13 régions métropolitaines et 4 outre-mer.

 

Devenues des collectivités territoriales pleines et entières en 1982, les régions ont vu le champ de leurs compétences s’étendre et se diversifier au fil des lois de décentralisation. Leurs principaux domaines d’intervention sont aujourd’hui le développement économique, la formation professionnelle et les lycées, l’aménagement du territoire et les transports.

 

Le 16 juillet dernier, l’Assemblée nationale adoptait la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), troisième volet de la réforme territoriale, appelée aussi « Acte III de la décentralisation ». Comme toutes les collectivités locales, les régions vont connaître avec cette loi une évolution de leurs compétences et de leurs rôles dans l’organisation des politiques publiques. Les motifs de ces réformes sont soi-disant de rationaliser l’action publique en imposant qui fait quoi, s’adapter aux nouvelles répartitions territoriales et réduire les coûts, notamment grâce à la mutualisation de certains moyens et services. À cela s’ajoute un objectif particulier, conséquence du redécoupage territorial qui sera effectif au 1er janvier 2016 : le renforcement des compétences des nouvelles grandes régions.

 

Aux régions, donc et avant tout, l’économie. Elles seules seront compétentes pour décider des interventions économiques publiques sur leur territoire, ayant par ailleurs le monopole des aides directes accordées aux entreprises. Ces interventions seront encadrées par des schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 31 décembre 2016. Nous sommes en plein néolibéralisme. L’ambition affichée avec ce renforcement des compétences des régions dans le domaine économique est de pouvoir les mettre au niveau des grandes régions européennes pour leur faire concurrence.

 

CINQ  ENJEUX DETERMINANTS

1.- S’opposer à la désintégration de la Nation et de la République mise en œuvre par les réformes euro territoriales.

La réforme territoriale a pour objet de faire disparaître la France comme État indépendant et unifié dans lequel le peuple exerce sa souveraineté. Il s’agit d’éliminer la République, Une et Indivisible, en tant qu’espace politique au sein duquel peut se réaliser, par la lutte, l’égalité entre tous les citoyens, entre tous les territoires, et leur solidarité. Autrement dit, il s’agit de casser le peuple français et le territoire sur lequel il est devenu peuple, de dissoudre la Nation pour dissoudre le peuple et dissoudre la politique elle-même, c’est-à-dire la possibilité offerte au peuple, par le rapport de forces, d’entrer dans les institutions pour les mettre au service de l’intérêt général. La dissolution du peuple et de la Nation, c’est le désossage des acquis du monde du travail, c’est la destruction des conquêtes sociales, c’est un moyen puissant pour détruire la Sécurité sociale et ses 600 milliards d’euros de budget, c’est l’élimination des communes et départements, échelons de proximité et lieux vivants de la démocratie.

 

Les firmes multinationales ont pratiqué un intense lobbying pour parvenir à cet objectif. Elles veulent éviter d’avoir en face d’elles des États forts, car elles savent qu’elles sont toujours perdantes quand les États font preuve de volontarisme et de détermination. Les firmes multinationales préfèrent une atomisation de territoires, ou l’on amuse les habitants par des diversions sur des sujets de second ordre comme les identités et les communautés. Il n’y aura plus de Français mais des Franciliens, des Normands, des Nordistes, des Lorrains et Alsaciens, des Pyrénéens, des Provençaux, des Alpins… L’exaltation des identités régionales et des régionalismes, c’est-à-dire du nationalisme à cette petite échelle et le renforcement des communautarismes seront le prix à payer.

 

Nous aimons nos traditions locales, nos langues et dialectes, nos chants, nos arts et notre artisanat régional. Mais dans le cadre national ! Cette vaste entreprise de division du peuple est favorable au principe néolibéral de la concurrence libre et non faussée, qui passe par la concurrence entre territoires et salariés. En effet, les Régions sous la coupe de Bruxelles s’emploieront à établir des règles qui leur seront propres et qui répondront aux exigences des grandes entreprises pour un moins-disant social, environnemental, fiscal (médecine du travail, SMIC, horaires de travail…). Ces dispositions mettront un coup d’arrêt au principe républicain d’égalité de traitement sur le territoire national (logement, santé, transports, école…) déjà très mal en point. Les firmes multinationales, l’Union européenne et les dirigeants politiques qui cautionnent la réforme territoriale veulent imposer une organisation administrative gravant dans le marbre les politiques néolibérales. En 2005, c’était déjà le projet de l’Union européenne avec le traité constitutionnel européen. Si le peuple français, lors du référendum du 29 mai 2005, a majoritairement voté « non », il faudra aussi voter « non » en 2015 aux élections régionales à tous ceux qui soutiennent cette politique.

 

La réforme territoriale est un projet d’Ancien Régime. Elle vise à reconstruire des féodalités à la tête desquelles se trouveront les nouveaux seigneurs du XXIe siècle. Ce sera affaiblir l’État, le vider au profit de super-régions et de métropoles qui seront autant de petits États. Ils seront dirigés par des politiciens professionnels, à la solde des firmes multinationales, entourés de techniciens de la politique allergiques à la participation populaire. Le gigantisme des euro-régions et des euro-métropoles génèrera bureaucratie et gaspillages. Chaque région sera spécialisée sur quelques niches, la force de travail devra circuler entre les territoires à la recherche des emplois, les régions seront en concurrence, par des aides aux entreprises pour en faciliter l’attractivité, au détriment des politiques sociales. Les impôts seront affectés aux grandes entreprises qui détruiront petits et moyens commerces, petites et moyennes industries, petite et moyenne agriculture. Les euro-métropoles assècheront toutes les villes moyennes autour d’elles, les activités industrielles, les grands commerces, les emplois fuiront pour s’agglutiner dans les euro-métropoles. La ségrégation spatiale accompagnera la ségrégation sociale : les pauvres seront concentrés dans des zones bien délimitées, vides d’emplois et de services publics.

 

La réforme territoriale va éloigner les décisions des citoyens par la disparition programmée en 2020 des départements et, dans la foulée, des communes. Chacun doit être conscient que la réforme territoriale vise la destruction des communes. Les communes sont pourtant la principale structure de proximité et d’efficacité de l’action locale, de bénévolat, d’engagement au service de l’intérêt général. C’est le contraire de la professionnalisation de la vie politique. C’est un lieu unique et irremplaçable de démocratie directe, de participation citoyenne. Les départements et les Conseils départementaux doivent également être supprimés. Ainsi, la « clause de compétence générale » disparaîtra (toute collectivité peut se saisir de tout problème sur son territoire), sauf pour les communes. La gestion du foncier, du logement, de l’eau, de l’assainissement, des ordures ménagères seront retirés aux communes. À ce jour elles ont encore le choix mais avec la réforme territoriale elles ne l’auront plus. Cela permettra d’ouvrir ces réservoirs de profits aux grands groupes capitalistes. Communes et départements seront remplacés par de nouveaux Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) contrôlés par les euro-régions.

 

Notre Parti revendique de rester à l’organisation administrative héritée de la Révolution de 1789 : commune, département, État. Car s’il s’agit vraiment de supprimer les gabegies et le « mille-feuilles » institutionnel, nous proposons d’éliminer les nouvelles institutions qui ont toutes pour caractéristique d’être les plus antidémocratiques et les plus coûteuses : les régions et l’Union européenne.

La souveraineté du peuple, organisée dans la Nation, est ainsi confisquée par en haut (l’Union européenne et l’euro), et par en bas (la réforme territoriale). C’est donc bien contre ces deux jougs qu’il faut se dresser à l’occasion des élections régionales.

 

2.- Infliger une nouvelle défaite historique au Parti socialiste et à ses alliés, Europe-Écologie-Les-Verts et le PRG, qui conduisent notre pays à la déliquescence

Tout ou presque a été dit sur les effets catastrophiques des politiques menées par le gouvernement. On doit à François Hollande 600.000 chômeurs de plus qu’au moment de son élection. Les instituts de prévisions annoncent encore au moins 100.000 chômeurs supplémentaires en 2015. Cette crise semble sans fin, et l’enfermement de la France dans le carcan européen et de l’euro interdit toute solution positive à la crise. Tout doit donc être fait pour balayer le PS, le PRG et EELV à l’occasion de cette élection régionale. EELV, cependant, après avoir quitté récemment le gouvernement, tient aujourd’hui à son égard des propos parfois critiques, sauf les arrivistes qui ont démissionné comme Placé, de Rugy, etc. qui vivent des miettes que leur jette le PS. Ce n’est que posture et imposture ! EELV, en réalité, est en accord avec le PS sur les grandes questions stratégiques : le maintien de la France dans l’Union européenne et l’euro, l’affaiblissement de la Nation et de l’État, par en haut et par en bas, en donnant davantage de pouvoirs à l’Union européenne, aux régions et métropoles régionales conçues pour être des euro-régions et euro-métropoles.

 

Membre du groupe Alliance libre européenne (ALE) au parlement européen, EELV est même la formation qui œuvre de la façon la plus fervente à l’éclatement de la République en soutenant les projets les plus rétrogrades de nouvelles Nations découpées sur des critères ethnolinguistiques.

 

3.- Sanctionner la droite et l’extrême-droite

La débâcle que nous souhaitons au PS et à EELV ne doit pas se traduire par une victoire de la droite ou de l’extrême-droite. La droite a mené la même politique que François Hollande qui ne fait que la continuer, son projet actuel ne se distingue en rien de celui du PS sur les questions importantes. Il y a donc lieu, de la même manière, de sanctionner la droite en ne votant pas pour ses candidats. Quant au Front national, la politique de haine de l’autre, de xénophobie, de discrimination qu’il préconise donnerait des résultats encore plus effroyables que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Il ne faut pas se laisser tromper, le Front national et Marine Le Pen font semblant de vouloir sortir de l’euro et de l’Union européenne. Dès lors, aucune sortie de crise n’est possible avec le FN, le discours de Marine Le Pen n’est que du racolage électoraliste, elle ne met aucunement en cause la mondialisation néolibérale ni le capitalisme.

4.- Sanctionner le Front de gauche et la gauche « radicale » qui portent une très lourde responsabilité dans l’impasse politique actuelle

 

La lutte contre l’austérité que prétendent mener le Front de gauche et la gauche « radicale » n’est que posture. Car la cause principale des politiques d’austérité se trouve dans le système de l’Union européenne et de l’euro. Or le Front de gauche, comme la majorité des organisations se réclamant de la gauche « radicale », refuse avec acharnement d’engager la lutte pour la sortie de l’Union européenne et de l’euro, pourtant seuls moyens de créer les conditions d’une sortie de crise. On l’a vu en Grèce avec l’escroquerie politique Syriza, soutenue par toute la gauche « radicale » européenne. Leur confier des responsabilités, reviendrait à cautionner une résistance de carton-pâte aux oligarques européens. Ils portent une très lourde responsabilité dans l’impasse politique actuelle. Les alliances nouées par le Front de gauche avec EELV dans certaines régions à l’occasion de ces élections est une démarche purement politicienne et électoraliste.

 

5.- Faire émerger les forces politiques nouvelles qui, à l’instar du Parti de l’émancipation du peuple, veulent reconquérir la souveraineté de la France, sortir de l’Union européenne et de l’euro, pour donner le pouvoir au peuple afin de s’attaquer sans plus tarder à la crise, principalement par la suppression du chômage et de la précarité

Les élections régionales constituent une opportunité pour notre Parti de se faire connaître et de faire entendre les idées qu’il défend. C’est une occasion de faire progresser le combat pour la souveraineté et l’indépendance du peuple français, pour le rétablissement de la démocratie. Il n’y a aucune raison de laisser la voie libre aux mouvements leurres qui tournent autour du pot avec des thèmes aussi creux que ceux d’une « autre Europe », la « désobéissance européenne » ou un « plan B ». Pas question pour nous, non plus, de laisser sans réagir le FN enfumer les Français.

 

La seule chose qui fait vraiment peur aux européistes, c’est qu’un Parti comme le nôtre profite des prochaines élections régionales pour s’imposer sur la scène politique nationale. C’est pourquoi nous voulons participer aux élections régionales afin de porter haut et fort l’opposition frontale à l’UE dans la population.

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 17:28
 

Second scrutin en quelques mois, le premier parti de France reste celui des abstentionnistes.

 

 Les uns lassés par les promesses sans lendemains, les autres sans réponses à ce qu’ils jugent être les urgences de l’heure en matière d’emploi de pouvoir d’achat et de protection sociale pour ne citer que cela, sans oublier tous ceux et celles qui se souviennent que les errements de la gauche plurielle sont à l’origine de l’avènement de Nicolas Sarkozy,  une majorité d’électrices et d’électeurs n’a pas jugé utile de se déplacer. Le Front national a retrouvé l’essentiel de son électorat au premier  tour et conforte ses positions partout ou il était présent au second.

 

La nouvelle vague rose qui semble submerger la France ne doit pas nous faire oublier, non plus, que les courants qu’elle représente, additionnés, restent très minoritaires dans l’opinion et,  même si la droite désavouée fait grise mine, il en faudra plus pour lui faire abandonner ses réformes rétrogrades.

 

le Front de gauche n’a pas réussi la percée escomptée malgré les affirmations de ses thuriféraires à une exception près, en Limousin, ou la liste  Conduite par Christian Audouin - associant le  PCF, le Parti de gauche , le NPA, la Gauche Alternative Ecologiste Limousine et des personnalités venues de tous les horizons progressistes dès le premier tour - a rejeté le diktat  de la direction socialiste de la haute Vienne refusant d’intégrer au second tour  sur sa liste de gauche un Candidat NPA issu de « Limousin terre de gauche » mise ainsi dans l’obligation de se maintenir.

 

La liste « Limousin Terre de gauche » qui se définissait ainsi : «  liste  Soudée, enthousiaste et résolue, l’équipe régionale que nous constituons est totalement au service de la jeunesse, des chômeurs, des précaires, des salariés actifs et retraités du public et du privé, des paysans, des petits commerçants et artisans qui veulent infliger par leur vote le 14 mars prochain un désaveu cinglant à la politique de Nicolas Sarkozy, inféodée aux orientations et décisions du traité Européen de Lisbonne… Résolument antidroite parce qu’elle appelle les collectivités territoriales et le mouvement social à résister sans concession ni compromis aux « réformes » libérales. Elle propose de donner à la gauche l’audace, la force et les moyens de construire, en Limousin et en France une alternative majoritaire totalement en rupture avec le libéralisme et le social-libéralisme. Là, sont la perspective et l’espoir pour en sortir. Notre liste « Limousin terre de gauche » se situe donc au coeur de la gauche et de ses valeurs… est   passée de 13 % au premier  à plus de 19% au second tour. C’est sans contestation possible l’évènement marquant de ce scrutin, une lueur d’espoir dans la grisaille ambiante, un exemple à suivre pour( resic) construire ensemble un avenir social, économique, écologique, créateur d’emplois durables et du bonheur de vivre et de travailler chez nous, les yeux et le coeur ouverts sur une société et un monde à transformer …

 

Ce résultat montre que la gauche de la gauche rassemblée, débarrassée de la tutelle social-démocrate et des calculs politiciens à courte vue, pourrait très rapidement avoir une audience suffisante au niveau national pour réorienter le débat politique et construire les réponses qui nous permettrons de nous affranchir des contraintes de l’Union Européenne, de  l’Organisation Mondiale du Commerce,  du Fonds Monétaire International, et de ses  réformes structurelles qui font payer les pauvres, d’enrayer la spirale du déclin, d’ouvrir une perspective aux luttes et  de retrouver le chemin du progrès économique et social.

 

Il nous apporte également la preuve, par son taux de participation plus élevé qu’en moyenne nationale, que  bipolarisation et abstentions vont de pair. Dans  toutes les régions ou il y avait plus de deux listes au second tour, la participation a été plus élevée, en Corse, en particulier ou 69% des inscrits se sont rendus aux urnes alors qu’il y avait  4 listes en présence.

 

C'est un bon début, continuons le combat... 

 

Pour consulter l'ensemble des résultats, locaux ,régionaux, nationaux  rendez-vous à l'adresse suivante:

Les résultats - Le site officiel du ministère de l'Intérieur de l'Outre-mer et des Collectivités Territoriales
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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 16:26

Avant toute chose qu’il me soit permis de donner les raisons de mon soutien  à la liste Ensemble pour des régions à Gauche au nom de l’organisation à laquelle j’appartiens aujourd’hui.

 

Je suis ici  en tant que citoyen toujours engagé dans les luttes sociales, syndicales et politiques, malgré l’âge je ne suis pas l’arme au pied attendant la venue de quelque messie.

 

J’ai été à plusieurs reprises candidat communiste à différentes élections nationales et  locales,  impliqué en tant que maire dans la gestion des affaires de la cité.

 

En 1998 j’avais décidé de prendre du recul, à 63 ans, d’une part pour laisser la place à des plus jeunes et d’autre part parce que je pressentais déjà, en fait depuis l’élection de François Mitterrand et les lois Auroux qui allaient suivre, l’impasse dans laquelle allait nous enfermer une Union de la gauche plus soucieuse de gérer loyalement les affaires du capital que de préserver les acquis sociaux autrement qu’en paroles.

 

De fait la sanction devait  très rapidement intervenir avec l’avènement de Nicolas Sarkozy, les privatisations et le déclin social se sont accentués, ce n’est pas nécessaire de détailler, nous l’avons vécu et le vivrons encore, si rien ne change. Le Nombre des exclus s’est multiplie, les couches moyennes se rapprochent du gouffre.

 

J’ai vu d’un très bon œil le Pcf devenir un peu plus critique, vis-à-vis de ses anciens alliés socio libéraux, se rapprocher du Parti de gauche qui s’était lui-même affranchi de la même tutelle et la gauche Unitaire, une fraction de ex LCR, venir renforcer ce rassemblement.

 

Je me suis impliqué dans la campagne des Européennes, dont le résultat m’a fortement déçu, plus encore que  le score du Front de Gauche le taux d’abstentions, 53 %, plus d’un électeur sur deux; aurait du interpeller plus fortement.

 

Quelles en sont les raisons :

 

- Désintérêt suite à la dépolitisation croissante avec comme conséquence l’acceptation majoritaire de la fuite en avant dans la mondialisation capitaliste pour la mise en concurrence des peuples entre eux… ?

 

- Non reconnaissance, de cette partie de l’électorat, dans les options avancées par le FRONT de Gauche ?

 

Sans doute les deux à la fois, mais il est au moins une certitude, la montée en puissance de l’Union Européenne n’est pas perçue comme étant un obstacle aux délocalisations mais surtout vécue comme génératrice de  déclin social faute d’alternative,  clairement exposée et jugée crédible,  applicable sur le court terme.

 

Il s’ensuit évidemment un sentiment d’impuissance qui induit la fatalité et la résignation en attendant l’explosion, mais laquelle et quand ? En outre l’histoire nous enseigne que les chants désespérés ne sont pas toujours les plus beaux.

 

Ce sont  ces abstentionnistes que nous devons interpeller en priorité et non pas seulement ceux qui s’apprêtent à reproduire leur vote des Européennes.

 

Il y a nécessité d’un échange sur tous ces aspects car  la gestion des collectivités territoriales dépend aussi du contexte politique, économique, social, environnemental, c’est du moins ce qu’enseignaient les anciens et dont j’ai pu vérifier la pertinence sur le terrain.

 

Nous avons tout intérêt à élargir le débat plutôt que de le réduire à sa dimension régionale, ainsi que le souhaite le pouvoir central.

 

Pouvons nous infléchir la tendance, reconstruire notre protection sociale, sans nous opposer directement aux directives de l’Union Européenne, comme aux mesures d’ajustements structurels imposées par le FMI, en particulier aux pays en difficulté ou sous développés ? Raisonnablement cela parait impossible.

 

Devons-nous poursuivre dans la voie qui nous mène vers une Europe de Régions concurrentes ou infléchir la donne pour revenir à une Europe de Nations souveraines solidaires entre elles comme avec les peuples de la planète, retrouver notre libre arbitre sortir de l’OTAN, nous retirer d’Afghanistan, pour moi il n’y a pas photo….

 

 En l’absence de réponses claires en provenance de la gauche je me suis tourné vers le mouvement politique d’éducation populaire qui s’il ne répond pas à toute mes interrogations préconise de bouger l’Europe et à défaut de pouvoir le faire, d’en sortir, pour ma part je pense que c’est au peuple d’en décider encore faudrait-il lui poser la question sous forme référendaire.

 

Le M’PEP propose également d’abandonner les critères d’échanges,  définis par l’Organisation  mondiale du Commerce c'est-à-dire la concurrence libre et non faussée planétaire, pour en revenir aux dispositions de la Charte de la Havane pour des échanges plus équilibrés, mutuellement avantageux sur la base du vieux principe je t’achète tu m’achètes. Il ne s’agirait pas d’autarcie mais d’une avancée vers une société plus juste ou moins injuste, prélude au dépassement du capitalisme.

 

A cela j’ajoute, qu’il faut contrôler les flux financier, jeter à bas le bouclier fiscal, supprimer des privilèges,  harmoniser  vers le haut et non vers le bas …

 

Aujourd’hui l’Europe ne nous protège pas, notre déficit est encore plus important avec l’Allemagne qu’avec la Chine, la prime à la casse à surtout servi à alimenter les centres de production à l’étranger et ça les travailleurs des entreprises qui ont été délocalisées le savent mieux que quiconque…Ils attendent d’autres réponses qu’il nous appartient d’apporter…Nous les apporterons ensemble, j’en suis convaincu, …en faisant des régions autant de points d’appuis pour les luttes en cours et à venir…en jetant dès à présent dans cette campagne les bases qui nous permettront d’aborder les présidentielles dans les meilleures conditions possibles.

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 15:48

Les régions ne peuvent pas tout, c’est une certitude, par contre, outre leurs missions traditionnelles, elles peuvent être autant de points d’appuis pour la reconquête de nos  acquis sociaux qui résultaient de plusieurs siècle de luttes confortées par les avancées obtenues  sur la base du Programme du Conseil National  de la Résistance élaboré durant la seconde guerre mondiale.

 

Il prévoyait entre autres la nationalisation des grands moyens de production et d’échanges, l’instauration d’un système de protection sociale (Remboursement des soins, retraites par répartition…) Ces mesures,  qui ont été à l’origine  de l’essor économique et social  dit des trente glorieuses sont aujourd’hui remises en cause par le pouvoir UMP qui entend les faire disparaître sur injonction de l’Union Européenne, du FMI, de L’OMC et du MEDEF…au nom de la concurrence libre et non faussée que le capitalisme veut imposer à l’ensemble des peuples de la planète…

 

Qui plus est l’Etat, surendetté, dispense  ses largesses aux nantis et autre traders au travers du bouclier fiscal mais se décharge de ses responsabilité sur les collectivités territoriales qui n’ont d’autre palliatif que de faire croître les taxes locales en attendant, dans quelques mois, la nouvelle taxe carbone qui au bout de la chaîne sera elle aussi supportée par les ménages notamment ceux qui sont contraints d’utiliser les hydrocarbures pour leur chauffage et leurs déplacements, mesure vaine car  l’ hyper  taxation des carburants, déjà appliquée,  n’a jamais  constitué un  obstacle à la consommation d’essence et de fuel…

 

Là n’est donc pas la clé vers la  réduction des gaz à effet de serre et du gaspillage des hydrocarbures, d’autres solutions sont à notre portée en matières d’aménagement des territoires, d’urbanisme et d’habitat, de développement des transports en commun , de diversification des sources d’énergie, d’isolation thermique, d’utilisation de méthodes de production moins dispendieuses en énergie sans oublier la recherche fondamentale et appliquée, la réduction des armements et des transports militaires car guerre et développement durable sont à l’évidence incompatibles…

 

Autant d’aspect que nous vous proposons de traiter  le 5 février, à Villiers sur Orge rue Pasteur salle des fêtes à 20 h 30, avec des représentants de la liste « ENSEMBLE pour des R2GIONS à GAUCHE », ainsi que tous les sujets que vous jugerez utile d’aborder car vous avez vraisemblablement d’autres sujets de préoccupation  en matière de pouvoir d’achat, d’emploi, de remboursements de soins, de suppression progressive de la retraite par répartition, d’allongement de carrière, de relations internationales…Vous êtes inquiets car vous savez que si la situation  perdure  vos enfants et petits enfants  doivent se préparer à des lendemains qui déchantent…Ne laissons pas faire.

 

Je vous invite à venir en débattre avec nous, nous faire part aussi de vos analyses et suggestions, sans tabou ni trompette.  Rien ne changera sans vous…

 

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 14:06

INTERVENTION DE MICHÈLE DESSENNE, PORTE PAROLE DU MOUVEMENT POLITIQUE D’ÉDUCATION POPULAIRE (M’PEP)

 

Comment dire en 5 minutes la force qui anime le M’PEP Mouvement politique d’éducation populaire pour se jeter dans la bataille des régionales 2010 avec les listes Ensemble à gauche ?

D’abord, dire que pour mener la campagne tambour battant il nous appartient de regarder devant et de garder au cœur les raisons de notre engagement : réconcilier éducation populaire et repolitisation des citoyens.

Nous voulons changer l’ordre établi, radicalement, et mettre en œuvre des politiques nouvelles, égalitaires, non discriminantes, respectueuses de la souveraineté populaire. Nous avons l’objectif, Ensemble, de faire plier la domination capitaliste et de faire naître une société où se conjuguent justice sociale et préservation de l’environnement, de l’eau, de la biodiversité. Une société rouge et verte. Ici mais aussi au-delà des frontières. Où le travail ne rime plus avec exploitation mais avec intérêt collectif, dignité et écologie. Où l’emploi devient un droit opposable. Une société qui place les femmes à égalité des hommes, dans tous les domaines, où la laïcité prend le pas sur les fondamentalismes. Où la loi faite par le peuple l’emporte sur le Medef, l’OMC, l’Union européenne, le FMI, la Banque mondiale. Où un nouveau système de commerce international s’appuyant sur la Charte de la Havane de 1948 inspire des échanges équilibrés entre le Nord et le Sud.

Telles sont nos ambitions.

Les élections régionales constituent une étape significative. Elles peuvent permettre de construire un bouclier social et environnemental face aux politiques dévastatrices du gouvernement Sarkozy qui détruit le programme du conseil national de la Résistance, défait le collectif au profit de l’actionnaire. Un espace de résistance et de désobéissance aux politiques de l’Union européenne qui piétine la souveraineté populaire et impose ses directives libérales.

Ensuite, pour mener notre campagne avec détermination, ayons en tête pour qui nous nous battons.

Pour la jeunesse, diplômée ou non, dégoûtée par le sort qui lui est fait, blessée par la précarité et la privation d’emploi, méprisée par un gouvernement qui poursuit ses contre-réformes de l’université, du lycée, qui détruit la recherche, méprise les enseignants.

Pour les habitants des quartiers populaires, ciblés par les politiques sécuritaires alors qu’ils souffrent d’abord et avant tout de la violence de l’insécurité sociale.

Pour les salariés de la fonction publique que le gouvernement insulte, et qui malgré leur résistance pour sauver l’hôpital public, l’éducation nationale, la Poste, la Justice, voient leurs rangs s’affaiblir par la diminution drastique de leurs effectifs. Les abandonnant face aux besoins croissants des populations, notamment en matière de soins, et en particulier dans les zones rurales.

Pour les travailleurs privés d’emploi par les délocalisations, les licenciements boursiers, la destruction de l’industrie et des métiers. Pour ceux qui résistent comme pour ceux qui se désespèrent.

Pour les femmes plongées dans le travail à temps partiel, les petits salaires et les retraites de misère, les violences sociales et sexuelles.

Mais aussi pour les alter mondialistes, qui ont mis leurs forces dans la campagne contre le traité constitutionnel européen et qui vivent comme une traîtrise le bradage qui a été fait de la démocratie.

Et pour les femmes et les hommes qui créent des alternatives d’économie sociale et solidaire.

Alors nous avons le devoir de construire un scénario victorieux.

Imaginons que l’alliance Ensemble, qui inscrit la solidarité dans ses programmes et l’incarne par son identité et son histoire, qui porte en bannière la coopération et pas la concurrence, et qui place l’unité comme condition indispensable pour répondre aux aspirations des catégories populaires, des ouvriers, des salariés, des étudiants, des agents du service public, des chômeurs, des paysans écrasés par le jeu spéculatif et les multinationales de la grande distribution, mais aussi à celles des artisans broyés par la sous-traitance.

Imaginons donc que les listes Ensemble démontrent au soir des élections régionales que le peuple de France a décidé de reprendre son destin en main.

Nous aurions des élus dans les conseils régionaux, des élus qui ne se compromettent pas dans des alliances sans principe mais construisent les bases du changement.

Alors, les listes Ensemble apparaîtraient, avec celles et ceux qui auront voté pour elles, comme de puissants désobéissants.

Désobéissants à l’ordre de la fatalité qui a remplacé la raison et la critique, désobéissants aux dogmes libéraux, désobéissants aux grands médias, désobéissants au sein des conseils régionaux face à la directive services, ex Bolkestein, de l’Union européenne qui marchandise les services publics. Désobéissants au nom de l’égalité, au nom du peuple qui aurait élu cette gauche, en lien étroit avec celles et ceux qui se mobilisent, pour le logement, l’éducation, la formation professionnelle, les services et les transports publics, pour une agriculture saine et respectueuse de l’environnement, pour l’accès aux soins et à la prévention, à la contraception et à l’IVG.

Alors c’est une autre étape qui s’ouvrirait. Celle qui permettrait de construire en France une force politique de gauche, fière et combative, au service de la transformation sociale dont nous avons tous besoin.

Dès maintenant nous devons convaincre que ce scénario est possible et qu’il peut faire ressurgir la capacité d’insurrection populaire. Notre campagne unitaire est une promesse pour demain, pour une démocratie vivante.

 

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 10:47

Pour  faire quoi ?

 

La bipédie des légions de César n’a pas  empêché Rome  de dominer son époque et les armées napoléoniennes d’arriver aux portes de Moscou. Les écrits du siècle des lumières, nos idéaux républicains n’ont pas attendu Internet pour être entendus et partagés par les peuples de la planète. Tout n’est pas qu’affaire de technique mais également de volonté politique.

 

 Nous sommes face à un choix de société et sans doute  de civilisation.

 

Que voulons nous ?

 

Poursuivre dans la voie de la concurrence, multiplier les échanges de produits manufacturés, dans une économie ouverte qui   pousse  à accélérer les cadences dans les entreprises, dégrade les conditions de travail,  provoque le stress, pollue terre ciel et mer,  génère d’énormes  gaspillages , appauvri les pays sous développés et débouche le plus souvent sur des affrontement armés pour le contrôle des territoires et des matières premières et par conséquent   n’offre aucune garantie pérenne de développement durable.…

 

Développer des synergies et des coopérations mutuellement avantageuses   localiser  au plus près possible des lieux de consommation et d’utilisation les productions et les services, par conséquent les emplois destinés à la satisfaction des besoins humains, démarche applicable selon leurs  spécificités à l’ensemble des pays de la planète.

 

Le  second terme de l’alternative est seul à même de garantir le développement de tous  par la satisfaction des besoins de chacun tout en réduisant les gaspillages de matières premières et d’Energies sans attendre que les décisions viennent d’en haut de Bruxelles de Copenhague ou d’ailleurs.

 

Nos marges de manœuvre sont étroites, mais elles existent, nous pouvons en conquérir d’autres.

 

Nous affranchir, nationalement,  de toute tutelle extérieure (UE, OMC, FMI,BM, OTAN) , d’où qu’elle provienne, est une nécessité que la gauche de la gauche doit inscrire en première page des programmes qu’elle soumettra aux électrices aux électeurs lors du scrutin des régionales, il leur appartient de décider à condition qu’on le leur propose.

 

En second lieu les schémas directeurs d’aménagement et de développement économiques  des régions doivent être revus afin qu’elles puissent  s’inscrire, en tant que régions solidaires et complémentaires, et non pas concurrentes, dans le cadre d’un plan d’aménagement national d’ensemble pouvant être validé après les futures législatives.

 

Les documents d’urbanisme et ceux relatifs aux transports devront être refondés en conséquence afin que les lieux de vie soient rapprochés des emplois et réciproquement. Il faut en urgence créer ou transférer des emplois vers les cités dortoirs verticales ou pavillonnaires et construire des logements sociaux abordables financièrement et confortables là ou il y a des emplois pour réduire les migrations bi quotidiennes et  l’émission de gaz à effets de serre…

 

Imaginons les conséquences que pourraient avoir en région parisienne, au niveau des transports la construction de 200 000 logements sociaux à Paris cité ségrégative par excellence et dans la petite couronne.

 

Le Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF) doit être révisé en ce sens.

 

Il n’y aurait plus alors pour l’essentiel qu’à améliorer les liaisons, en particulier  transverses. Dans le cas contraire il faudra investir à fonds perdus pour rattraper les exigences du grand Paris et d’une manière générale compenser les conséquences de concentrations urbaines outrancières et lutter ailleurs contre la désertification de départements entiers, autant de dépenses stériles.

 

Notons aussi le paradoxe qui consiste à accélérer, toujours, les cadences dans les entreprises  et à multiplier les ralentisseurs et les contrôles sur les routes pour sanctionner financièrement ceux qui y  enfreignent la règle pour se rendre à leur travail, ou pour répondre, pressés par leur hiérarchie, aux exigences de rentabilité du capital.

 

Enfin s’il y a des déplacements contraints d’autres utiles il y en a aussi de superflus.

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 11:32
 Le M'PEP a formulé des propositions , rappels, ajouts et commentaires...


Le M’PEP a défini la mondialisation, comme un processus essentiellement politique et non par une quelconque nécessité économique.

C’est une stratégie des classes dirigeantes visant à contraindre   les travailleurs du Nord à la soumission et à maintenir les Pays en Voie de Développement et les Pays Sous Développés sous tutelle pour redresser les profits par la réorganisation du travail à l’échelle planétaire avec la mise en œuvre du néolibéralisme définit par le « consensus de Washington » au tournant des années 70 et 80 dans le cadre de la « révolution conservatrice ».

L’émergence du Mouvement des pays non-alignés et les grandes luttes ouvrières des années 60 et 70 avaient contribué à renforcer l’Etat social mis en place après la victoire sur le nazisme en 1945 dans le droit fil du programme du Conseil national de la Résistance. Les profits avaient été écornés, le pouvoir patronal contesté.

 Les classes dirigeantes ont donc décidé de faire remonter les profits en baissant la part de la valeur ajoutée (PIB) destinée à financer les salaires directs et indirects, les dépenses sociales de l’Etat et des collectivités locales.

C’est ainsi que la part des salaires,  retraites et autres prestations de sécurité sociale dans la valeur ajoutée a diminué de 7 points depuis le début  des années 80, soit un transfert d’au moins 80 Milliards d’euros pour les seules Entreprises Non Financières, pour revenir ensuite au niveau ou elle était en 1949 alors que le nombre de  salariés dans la population active  a fortement augmenté passant de 64 % en 1949 à  plus de 90 % aujourd’hui.

 Ce transfert massif en faveur des entreprises n’a pas aidé à la création d’emplois, le bouclier fiscal non plus, la suppression de la Taxe Professionnelle ne fera pas plus. La multiplication des taxes sur les hydro carbures n’a pas ralenti la circulation automobile et les transports routiers, il en sera de même pour la taxe carbone en l’absence de mesures alternatives (développement des transports en commun, nouvelles règles d’urbanisme et isolation thermique des constructions, rapprochement des centres de productions des lieux de consommation et réciproquement etc…).

En outre, si le pouvoir d’achat des personnes à temps complet a progressé, par contre le revenu salarial stagne depuis 30 ans du fait qu’un nombre croissant de salariés, depuis plus de vingt ans, en sont réduits à la précarité, au temps partiel etc…et ne bénéficient d’un salaire que sur une partie de l’année. Voir rapport Cotis page 50 et suivantes

 

« …Le concept de revenu salarial essaye de capter cette dimension additionnelle, en ramenant la masse salariale au nombre total de personnes ayant eu un emploi salarié dans l’année – mais pas forcément toute l’année (Aeberhardt, Pouget et Skalitz, 2007). Cet indicateur donne par conséquent une image encore moins dynamique de la progression des salaires : il conclut à leur quasi-stagnation sur ces trente dernières années... »

L’organisation du chômage et de la précarité, notamment par le libre-échange, la concurrence libre et non faussée, la libre circulation des capitaux  ont été les instruments de cette politique

Pour compenser la diminution de la demande ainsi réduite sur le marché, les classes dirigeantes ont organisé la libre circulation des produits manufacturés et poussé les ménages à l’endettement jusqu’à multiplier les créances irrécouvrables et  développé l’ « innovation » financière qui n’est en réalité que l’organisation à grande échelle d’un monde de paris et de spéculations.

C’est ce mode de croissance du profit, que le candidat à l’élection Présidentielle, Nicolas Sarkozy, voulait appliquer en France qui est à l’origine de la crise dite des subprimes aux Etats Unis,  mais  dont les conséquences touchent  tous les aspects de la vie économique, sociale et environnementale à des degré divers dans tous les pays de la planète, génèrent le  mal vivre, les délocalisations, le chômage,  les exclusions, affame les pays du sud.

C’est cette politique, initiée et développée par la droite et la social-démocratie qui a réduit à néant le programme du conseil national de la résistance, pourtant à l’origine de l’essor économique des trente glorieuses avec  ses 4 piliers  qu’allaient devenir la sécu, les retraites par répartition, le droit du travail et le développement des services publics auxquels on peut ajouter une importance significative donnée à la culture, pour  aboutir à ce qui s’apparente à un nouveau compromis social entre le grand patronat, leurs commis, les transnationales, les financiers et leurs délégués dans les instances gouvernementales avec  ceux qui arrivent encore mais pour combien de temps, à tirer leur épingle du jeu, c'est-à-dire les titulaires d’emplois à statuts qui s’effilochent, les CDI et les temps complets, sur les dos des précaires, temps partiels, travailleurs pauvres, au bout de la chaîne les exclus en nombres croissants.

A la veille des élections régionales l’alternative est simple soit les régions françaises continuent de se couler dans le moule de la concurrence libre et non faussée et adaptent encore plus leurs structures à cette fin tout en accompagnant cette démarche par des mesures de « dames patronnesses » pour tenter de panser les plaies et contribuer ainsi à faire avaler la couleuvre , soit elles ruent dans les brancards, optent pour la résistance et pour un autre mode d’aménagement du territoire national, comme de relations internationales avec la recherche de complémentarités et le développement de synergies en particulier avec les courant progressistes européens et autres pour la prise en compte des besoins sociaux intra muros comme sur l’ensemble de la planète…

C’est  sur le second terme de l’alternative, que nous devrions décliner, avec ceux  et celles qui partagent cette analyse en prévision des futures élections présidentielle et législatives, les grandes lignes de programmes régionaux à même de faire émerger un pôle, constitué de la vraie gauche, de tout ceux et celles qui ont intérêt au changement pour ouvrir, enfin,  la perspective politique de nature à remobiliser tous ceux qui ont déserté les urnes, en particulier les déçus de la gauche plurielle ; à défaut beaucoup se laisseront une fois encore berner par les illusionnistes capitalistes verts. 

Pour cela il faut oser proposer ( c’est aux citoyens de trancher encore faut-il qu’ils soient mis en position de le faire) de s’affranchir progressivement mais rapidement de l’ordre des institutions néolibérale : De OMC, du FMI, de la BM pour se débrancher des   marchés internationaux de capitaux, de l’Union Européenne et de ses directives, de l’OTAN,  interdire les paradis fiscaux qui ont conservé, malgré les effets d’annonces, l’essentiel de leurs prérogatives, remplacer un système de concurrence par des rapports d’échange et de coopération équilibrés, renoncer à faire la loi sur la planète à l’aide des moyens de destruction massives mesure sans laquelle le développement durable ne resterait qu’un slogan vide de sens.

A défaut nous en serons réduits, simples spectateurs des crises futures qui se préparent (Dubaï est déjà là) , à des manœuvres en recul c'est-à-dire, à  cautionner une honteuse collaboration de classe en attendant un grand soir du désespoir dont nul ne peut prédire sur quoi il pourrait déboucher.

La gauche qui se veut radicale doit choisir son camp, se rassembler, présenter des mesures à même de constituer une alternative politique et non pas aboutir à un simple changement de majorité.

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 10:41
 

 

RELEVE DE DECISION DE LA REUNION DU 18 NOVEMBRE

 

Mercredi 18 novembre a eu lieu une réunion à partir du texte proposé le 28 octobre link

par les composantes du Front de Gauche à l’ensemble des mouvements réunis au sein du groupe de travail.

 

A l’issue de cette réunion, les organisations présentes (Alternatifs, FASE, Gauche Unitaire, PCF, PCOF, Parti de Gauche, M’PEP, République et Socialisme, *) ont décidé de poursuivre ce processus de travail qui reste ouvert. Plusieurs rendez-vous ont été fixés dans les deux semaines à venir pour discuter de ce qui pourrait constituer le projet, l’intitulé et la charte de fonctionnement de l’accord national sur des listes unitaires larges. La prochaine réunion plénière est, elle, fixée au 3 décembre.  

 

La forme et le calendrier de ce processus a été élaboré afin de respecter les consultations militantes et donc les décisions de chacune des forces présentes comme de celles qui pourraient le rejoindre.

 

 

Note * : la FASE a expliqué que le Forum Social des Quartiers Populaires – FSQP – ne pouvait venir ce mercredi mais déclarait rester intéressé par le processus en cours.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 18:46


Le 17 novembre 2009.

Par le Bureau du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)


Les négociations entre partis et mouvements de la gauche de gauche ont débuté le 28 septembre, la dernière réunion s’étant tenue le lundi 16 novembre au siège du NPA. Elles portent sur la mise en place de listes indépendantes du PS au premier tour des élections régionales de 2010.

Le M’PEP considère que ces débats de « sommet » sont évidemment nécessaires, mais qu’ils doivent être pris en charge par la « base ». Il n’y aura pas de renouveau de la gauche sans une information et une mobilisation des militants sur le terrain. C’est pourquoi le M’PEP diffuse régulièrement des informations sur l’évolution de ces discussions.

Les organisations qui participent à ces négociations sont les suivantes : Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Forum social des quartiers populaires (FSQP), Gauche unitaire (GU), Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Les Alternatifs, Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de gauche (PG), République et socialisme (R&S). Rappel : le PCF, le PG et GU forment le Front de gauche.

Lors de la réunion du lundi 16 novembre, les membres du Front de gauche (PCF, PG, GU) étaient absents, ainsi que R&S et le PCOF. Une nouvelle organisation était présente : les Objecteurs de croissance.

Des négociations qui sont à un tournant

Le NPA ne veut pas participer à l’exécutif des régions avec le PS et semble faire pour l’instant de ce refus un principe. Toutes les autres organisations, même si leurs arguments sont parfois différents, considèrent que la participation est possible si certaines conditions sont réunies. Pour tenter de débloquer la situation, les représentants du M’PEP ont proposé à la réunion du lundi 16 novembre un « amendement à l’amendement » du NPA (voir document joint http://www.m-pep.org/IMG/pdf/091028_npa_amendements.pdf). Le NPA devrait donner sa réponse lors de la nouvelle réunion prévue le mercredi 18 novembre au siège du PCF.

Le NPA va-t-il faire cavalier seul, s’exposant à un nouvel échec après celui des européennes où il n’avait obtenu aucun élu, ou va-t-il choisir l’unité de la gauche de gauche ? Le M’PEP considère que tous les efforts doivent être entrepris pour l’union, que rien n’est encore perdu. Les militants du NPA qui vont se prononcer sur la stratégie de leur organisation jusqu’au 6 décembre peuvent encore choisir la voie de l’union. Nous leur tendons la main.

C’est dans ce cadre que les représentants du M’PEP ont répondu aux amendements que le NPA a fait à la « Déclaration » du Front de gauche (voir document joint). Les représentants du M’PEP ont fait en outre quelques premières propositions concernant les grandes priorités nationales qui devraient inspirer les programmes pour les régionales.

Inscrire les programmes régionaux dans quelques grandes priorités nationales

Les représentants du M’PEP considèrent que le programme de la gauche de gauche pour les élections régionales doit s’inscrire dans une perspective politique beaucoup plus vaste, faisant apparaître quelques grandes priorités nationales. Ils ont exposé deux idées « structurantes » :

  • « définanciariser », « délibéraliser » et « démondialiser », internationaliser ;
  • mener des politiques d’égalité par un redressement significatif de la valeur ajoutée pour éradiquer le chômage et la précarité.

La première idée peut être illustrée par les propositions suivantes :

  • Se débrancher des marchés internationaux de capitaux et désarmer les marchés financiers.
  • Sortir progressivement de l’ordre et des institutions néolibérales.
  • Appliquer des mesures protectionnistes dans le cadre de la Charte de La Havane de 1948.
  • Agir pour un bouclier environnemental.
  • Oser décider d’actes unilatéraux.

La seconde idée peut être illustrée par :

  • La « règle de quatre » pour supprimer le chômage : droit opposable à l’emploi ; loi contre les délocalisations ; loi contre les licenciements boursiers ; mesures protectionnistes.
  • Un plan de relance pour transformer le mode de production.
  • Affaiblir les bases politiques et économiques de la classe dirigeante.

Des plans régionaux bâtis autour de quelques lignes directrices pour l’action

Concernant le programme pour les élections régionales, les représentants du M’PEP ont fait part de 3 désaccords avec les propositions du NPA, qui pourraient être levés par la poursuite des discussions (voir document joint).

Ils ont également indiqué que l’esquisse de programme régional du NPA comportait de nombreux manques, et principalement l’absence d’inscription des propositions concrètes dans un cadre général donnant des lignes directrices pour l’action. Trois axes stratégiques pour construire une gestion de gauche des régions ont ainsi été évoqués par les représentants du M’PEP :

  • nationaliser la politique des régions dans un certain nombre de domaines ;
  • fixer comme priorité la lutte contre le chômage et la précarité, en lien avec les questions de l’environnement ;
  • impulser de nouvelles pratiques de démocratie politique, économique et sociale.

Dans quelques semaines, le M’PEP publiera son programme pour une gestion de gauche des régions.

Réponses du M’PEP au NPA et propositions du M’PEP

Lors de la réunion de son Comité politique national (CPA) du 8 novembre, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a proposé des amendements à la « Déclaration » du Front du gauche du 28 octobre (voir ci-dessous). Ces amendements étant soumis au débat des organisations membres du groupe de la gauche de gauche, les représentants du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) y répondent.

Sur de nombreux points, les représentants du M’PEP ont fait part de leur d’accord avec le NPA. Ne seront évoqués ici que les 6 points qui posent problème au M’PEP.

  • les enjeux des élections régionales de 2010 ne sont pas assez précis ;
  • le programme national de rupture avec le capitalisme devant être décliné à l’échelle régionale ne comporte pas d’axes stratégiques ;
  • la formule concernant la gestion des régions est opaque ;
  • la mobilisation des fonds publics n’apparaît pas clairement en priorité pour supprimer le chômage et la précarité ;
  • le programme régional contient des propositions contestables et de nombreux manques ;
  • le refus de participer aux exécutifs fait l’objet d’un rejet de principe.
 I.- LES ENJEUX DES ELECTIONS REGIONALES DE 2010 NE SONT PAS ASSEZ PRÉCIS

Pour le NPA, « les régionales auront un double enjeu, local et national ». Les représentants du M’PEP ont fait part de leur accord avec cette formulation. Mais il leur a semblé que les explications données à ce principe général devaient être précisées. Pour le M’PEP, ces élections auront un triple enjeu :

 A.- Faire émerger un pôle de la gauche de gauche

Celui-ci devra annoncer clairement son ambition politique : passer devant le PS pour modifier les alliances et leur contenu à gauche afin de pouvoir appliquer de vraies politiques de gauche. Chaque élection doit être une étape supplémentaire dans la construction de cette union de la gauche de gauche pour « réidentifier » la gauche et modifier ses rapports de force internes.

 B.- Battre la droite

Le projet sarkozien vise à bâtir un nouveau capitalisme susceptible de mieux assurer la stabilité et le niveau des profits ; à remodeler l’idéologie néolibérale afin de redonner à celle-ci le poids intellectuel qu’elle a perdu ; à remettre en cause la République elle-même et particulièrement tout ce qui permet la démocratie et la souveraineté populaire ; à briser les résistances collectives. De tels enjeux – pensons à l’expérience italienne où la gauche n’existe quasiment plus – nécessitent d’infliger une lourde défaite au pouvoir. Des alliances larges seront alors nécessaires au deuxième tour des élections régionales.

 C.- Mettre en œuvre, à l’échelle des régions, des politiques de rupture avec les logiques libérales

Si les régions ne peuvent résoudre les grandes questions nationales, l’étendue de leurs prérogatives permet néanmoins d’agir efficacement dans un certain nombre de domaines. Faire des régions des « boucliers antilibéraux » doit être un objectif des programmes électoraux à élaborer ensemble.

 II.- LE PROGRAMME NATIONAL DE RUPTURE AVEC LE CAPITALISME DEVANT ÊTRE DÉCLINÉ A L’ECHELLE RÉGIONALE NE COMPORTE PAS D’AXES STRATÉGIQUES

Les représentants du M’PEP ont indiqué n’avoir aucun désaccord avec les propositions nationales formulées par le NPA lorsque ce dernier évoque : « en finir avec le chômage et les licenciements, contre les privatisations, pour la mise en place d’un grand service public bancaire… ».

En revanche, les représentants du M’PEP ont estimé que les programmes électoraux devaient s’inscrire dans une perspective politique. En outre, une hiérarchisation des préoccupations doit s’exprimer à travers ces programmes. L’élaboration de catalogues de propositions, ceci a été constaté dans le passé, fait perdre le sens général des opérations. Même si des listes de propositions très concrètes sont absolument nécessaires, elles doivent s’insérer dans une perspective contenant des priorités, des étapes, des transitions.

Pour le M’PEP, la perspective doit être celle d’un socialisme du XXIe siècle. Les réformes structurelles de long terme qui le caractérisent doivent évidemment s’accompagner de mesures immédiates à effet rapide notamment sur la situation de l’emploi qui est pour le M’PEP la question principale. C’est le système capitaliste lui-même qu’il faut progressivement réformer, puis dépasser afin d’aller vers un « socialisme du XXIème siècle ». Ce qui est en cause, c’est le modèle économique et financier de croissance mis en place il y a plus de vingt ans à partir des Etats-Unis. Face aux défis énergétiques et environnementaux, il faut changer de mode de production.

C’est pourquoi le programme défendu par le M’PEP peut être exposé en deux idées :

  • « définanciariser », « délibéraliser », « démondialiser », et internationaliser ;
  • mener des politiques d’égalité par un redressement significatif de la valeur ajoutée pour éradiquer le chômage et la précarité.
 A.- « Définanciariser », « délibéraliser », « démondialiser », et internationaliser

Par l’expression « définanciariser », « délibéraliser », « démondialiser », le M’PEP veut indiquer qu’il s’agit de prendre le contre-pied exact des politiques néolibérales suivies ces trente dernières années et dont on connaît désormais le bilan. Leur but étant de mondialiser la planète (mondialiser les marchés), il faut maintenant « démondialiser », c’est-à-dire remettre en cause les politiques de mondialisation menées par les classes dirigeantes.

Dans le même temps, il faut « internationaliser », c’est-à-dire redonner sens à la notion d’internationalisme qui est une des valeurs fondatrices de la gauche. A cet égard, l’expérience menée par les pays de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) doit constituer une source d’inspiration.

Le « démondialisme » que préconise le M’PEP, inséparable de l’ « internationalisme », ne peut cependant se concevoir sans une analyse correcte de la « mondialisation ». En effet, nul ne peut se satisfaire des commentaires entendus au Café du Commerce selon lesquels la « mondialisation » correspondrait à une « évolution séculaire entre les pays », ou encore à la marque de la « révolution informationnelle en cours », deux phénomènes face auxquels personne ne pourrait rien. La mondialisation « serait là », il faudrait donc s’y « adapter ». Ceux qui croient à ces définitions de la mondialisation ne peuvent évidemment que rejeter l’analyse du M’PEP qui leur apparaitra aberrante.

C’est pourquoi le M’PEP définit la mondialisation comme un processus essentiellement politique et non économique, même si la dynamique économique du capitalisme joue évidemment un rôle d’aiguillon. La mondialisation est une stratégie politique des classes dirigeantes visant à rediscipliner les travailleurs du Nord et les pays du Sud pour redresser les profits, par la réorganisation du travail à l’échelle planétaire. La mondialisation, c’est la mise en œuvre du néolibéralisme définit par le « consensus de Washington » au tournant des années 70 et 80 dans le cadre de la « révolution conservatrice ». L’émergence du Mouvement des pays non-alignés et les grandes luttes ouvrières des années 60 et 70 avaient contribué à renforcer l’Etat social mis en place après la victoire sur le nazisme en 1945, dans le droit fil du programme du Conseil national de la Résistance. Les profits et le pouvoir patronal avaient considérablement diminué. Les classes dirigeantes ont donc décidé de faire remonter les profits en baissant la part de la valeur ajoutée destinée à financer les salaires directs et indirects, les dépenses sociales de l’Etat et des collectivités locales. L’organisation cynique du chômage et de la précarité, notamment par le libre-échange, en a été l’instrument principal.

La crise actuelle est celle du capitalisme néolibéral. Elle a été provoquée par ces politiques de mondialisation centrées sur l’écrasement du salariat et des salaires. Pour compenser la diminution du pouvoir d’achat engendrée par ces politiques, qui limitait la vente des biens et services produits par le système et plafonnait les profits, les classes dirigeantes ont encouragé trois types de mesures pour restaurer et accélérer leur accumulation financière :

  • favoriser l’endettement des ménages pour susciter une croissance économique artificielle ;
  • mettre en scène le libre-échange pour trouver des débouchés extérieurs ;
  • développer l’ « innovation » financière qui n’est en réalité que l’organisation à grande échelle d’un monde de paris et de spéculation.

Nous sommes face à une crise du mode de croissance néolibéral qui impose de sortir du capitalisme et de s’engager dans la transition vers un socialisme du XXIe siècle. Aujourd’hui, par un effet d’accélération et de convergence, nous assistons à une succession et à un enchevêtrement de crises : crise financière, crise immobilière, crise boursière, crise économique, crise alimentaire, crise sociale, crise écologique… Tout un ensemble qui décline en réalité une seule et même situation : la crise du système lui-même, le capitalisme néolibéral. Il existe toutefois une forte spécificité pour l’écologie, car il n’est pas véritablement approprié de parler de « crise » à son propos, mot qui décrit une période difficile mais transitoire, alors que le réchauffement climatique montre qu’il s’agit plutôt d’un changement que l’on qualifie à présent de changement global.

La crise du capitalisme néolibéral va durer tant que ne se développeront pas de puissantes luttes sociales au contenu clairement politique, porteuses non seulement de revendications immédiates – absolument nécessaires – mais aussi d’une autre conception du mode de production lui-même, conditionnant les modes de consommation et le rapport à l’environnement. C’est une tout autre configuration de l’économie mondiale qui doit apparaître. La crise actuelle doit être saisie comme une opportunité de sortir du capitalisme et de faire advenir un socialisme du XXIe siècle.

Telle est, pour le M’PEP, la perspective politique de laquelle doivent se déduire les programmes électoraux de la gauche de gauche. Cette perspective peut s’incarner dans 5 axes stratégiques :

  • Se débrancher des marchés internationaux de capitaux et désarmer les marchés financiers.
  • Sortir progressivement de l’ordre et des institutions néolibérales.
  • Appliquer des mesures protectionnistes dans le cadre de la Charte de La Havane de 1948.
  • Agir pour un bouclier environnemental.
  • Oser décider d’actes unilatéraux.
 1.- Se débrancher des marchés internationaux de capitaux et désarmer les marchés financiers

Sans entraves à la libre circulation des capitaux, toute régulation de la finance, toute lutte contre les paradis fiscaux, toute réforme économique, sociale et environnementale en profondeur est illusoire et vouée à l’échec. C’est pourquoi il faut à court terme un sévère encadrement des marchés financiers, prélude à leur extinction : rétablissement du contrôle des changes et des mouvements de capitaux ; suppression des paradis fiscaux et des marchés spéculatifs ; remise dans le secteur public, avec contrôle démocratique, des systèmes bancaire et financier et des assurances ; fermeture progressive de la Bourse…

 2.- Sortir progressivement de l’ordre et des institutions néolibérales

L’ordre libéral mondial s’appuie sur 5 piliers : la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire internationale (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Union européenne (UE).

Un vaste mouvement de retrait de ces institutions doit être envisagé à court terme si elles persistent dans leur mise en œuvre de politiques libérales. Sur ces 5 piliers, la gauche de gauche est d’accord pour sortir d’une seule de ces institutions : l’OTAN. C’est un acquis précieux à partir duquel mener le débat pour envisager de sortir des 4 institutions qui restent.

Que ferait un gouvernement de la gauche de gauche accédant au pouvoir en France ?

Pourrait-il s’associer aux politiques néolibérales menées par la BM et le FMI et, finalement, en être complice, ruinant ainsi toute possibilité d’alliances avec les pays pauvres ? Un gouvernement vraiment de gauche devra donc proposer une réforme en profondeur de la BM et du FMI, tant dans leur fonctionnement que dans leur politique. A défaut, la France devra se retirer de ces institutions.

Un gouvernement vraiment de gauche pourra-t-il s’associer aux politiques libre-échangistes de l’OMC ? La France devra donc reprendre le mandat qu’elle a confié à l’UE pour négocier en son nom à l’OMC, et quitter l’OMC. Un gouvernement vraiment de gauche devra prendre la tête d’une campagne internationale pour la création de l’OIC (Organisation internationale du commerce) sur la base de la Charte de La Havane de 1948, mise à jour.

Quant à l’Union européenne, il devrait être clair pour tous que ce système a été conçu pour empêcher toute politique de gauche dans les pays membres. Des politiques authentiquement de gauche ne sont pas réalisables dans le cadre de l’UE, sauf à subordonner tout changement de gauche en France ou ailleurs au changement préalable de l’Union européenne, une éventualité peu crédible. Si un changement de gauche intervenait en France (comme dans tout autre pays), il n’y aurait pas d’autre choix que celui de se mettre en congé de l’Union européenne, de pratiquer la « désobéissance européenne » ou d’en sortir. Rester dans le cadre actuel de l’Union européenne reviendrait à renoncer à mettre en œuvre le programme de gauche sur lequel la gauche aura été élue.

Par ailleurs, un gouvernement de gauche devrait contribuer à « dédollariser » le monde.

 3.- Appliquer des mesures protectionnistes dans le cadre de la Charte de La Havane de 1948

Le libre-échange est le cœur des politiques de mondialisation, c’est ce qu’il y a de pire. Il accable les pays du Sud, écrase les travailleurs du Nord et détruit la planète. Dans l’expression libre-échange, il y a « libre ». Mais le libre-échange revient à rendre le renard « libre » dans le poulailler « libre » ! C’est la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle planétaire.

Le M’PEP propose de s’emparer de la Charte de La Havane sur le commerce international (1948), qui aurait dû déboucher sur la création de l’Organisation internationale du commerce (OIC). Rappelons qu’elle n’a jamais vu le jour car le Congrès américain s’est opposé à sa ratification, estimant que les Etats-Unis devaient disposer d’une totale liberté pour écouler leur surplus de marchandises. Cette Charte prévoyait le développement de tous les pays et non la conquête de marchés. Exemples :

  • équilibre de la balance des paiements (aucun pays ne doit vendre à un autre plus qu’il ne lui achète, sauf accord politique ; un pays connaissant un déficit trop fort peut prendre des mesures de restrictions aux importations) ;
  • contrôle des mouvements de capitaux (chaque Etat a le droit de les réglementer afin qu’ils ne servent pas de base à une ingérence dans ses affaires intérieures ou sa politique nationale) ;
  • égalité des prix (un pays importateur peut appliquer des droits de douane pour qu’un produit importé soit au même prix que le même article sur son territoire).

Dans ce cadre et sans attendre, il est indispensable d’instituer des mesures protectionnistes. Il ne s’agit évidemment pas d’interdire le commerce international, de fermer les frontières, ou d’entraver le développement des pays du Sud comme une propagande grossière le suggère aujourd’hui. Ce sont des droits de douanes ou des quotas compensant les différences de salaires, de protections sociales et écologiques, de fiscalités. Ces mesures protectionnistes – et non LE protectionnisme - doivent être assorties d’accords de coopération commerciale bi ou multilatéraux, basés sur des échanges équilibrés.

De telles mesures sont devenues urgentes, sur plusieurs plans :

  • d’une part, le « droit » concernant l’environnement qui est en train de se mettre en place ne comporte aucune contrainte environnementale s’appliquant aux importations ;
  • d’autre part la nécessaire relocalisation de la production pour répondre à la fois aux préoccupations environnementales et à la résorption du chômage doit introduire des critères qui permettent de sélectionner les importations ;
  • enfin, toute relance de la consommation et de l’activité économique favorisera les importations, provoquant un nouvel échec, comme celui de la gauche de 1982-1983.

En un mot : il faut faire décroitre le commerce international :

  • souveraineté et sécurité alimentaires pour chaque pays ;
  • relocalisation des activités productives ;
  • augmentation de l’Aide publique au développement (APD).
 4.- Agir pour un bouclier environnemental

Avec sa mécanique néolibérale qui confie à la finance et aux pollueurs le soin de gérer la crise environnementale, le Protocole de Kyoto est un échec. Il est indispensable de sortir des mécanismes de flexibilité basés sur un marché de droits à émettre des gaz à effet de serre (GES). La mise en place d’un nouvel accord entre Etats qui reprenne à son compte les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : division par deux des émissions à l’horizon 2050, puis à terme une stabilisation correspondant à la capacité d’absorption des écosystèmes. Pour atteindre un tel objectif, une réglementation et une taxation homogènes doivent être établis pour réintroduire les externalités dans les échanges internationaux. Un tel accord devra également promouvoir la libre circulation des technologiques bénéfiques pour l’environnement et leur libre appropriation par les Etats dans une perspective d’autonomie.

Une fois les importations réglementées et taxées, il serait enfin possible de faire plier les entreprises résidentes en leur appliquant les mêmes contraintes. Un cadre strict serait promu et viendrait remplacer les démarches hypocrites basées sur le volontariat, dont nous pouvons constater la grande inefficacité. La notion d’empreinte écologique, qui correspond à la surface terrestre nécessaire pour fournir les ressources à une activité et absorber ses rejets, pourrait servir de base de calcul à cette fiscalité environnementale.

 5.- Oser décider d’actes unilatéraux

Les ruptures avec l’ordre libéral imposent la sortie ou la transformation radicale des 5 piliers qui garantissent cet ordre : BM, FMI, OMC, OTAN, UE. L’idéal serait bien évidemment qu’un nombre suffisant de pays représentent une masse critique telle qu’elle fasse « turbuler » progressivement chacun de ces systèmes. Comme nous ne croyons pas à la magie, nous n’imaginons pas que cette éventualité se produise à court terme. C’est pourquoi des actes unilatéraux sont nécessaires, c’est-à-dire des décisions prises individuellement par des Etats. Parallèlement, ces actes unilatéraux doivent s’accompagner d’une démarche internationaliste consistant à rassembler des pays pour construire un nouvel ordre international, en alternative à celui qui vient d’être quitté.

A chaque étape, un référendum devrait être organisé pour s’appuyer sur la souveraineté populaire. Exemple : pour sortir de l’OMC.

 B.- Mener des politiques d’égalité par un redressement significatif du partage de la valeur ajoutée pour éradiquer le chômage et la précarité

La mise en œuvre d’une véritable politique de gauche repose sur un redressement du partage de la valeur ajoutée en faveur du travail et au détriment du capital (basculer dans un premier temps au moins 170 milliards d’euros, chaque année, du capital vers le travail). A moyen terme rapproché (trois ans), l’objectif doit être la suppression définitive du chômage et de la précarité, et non simplement leur diminution. Ce nouveau plein-emploi permettra de faire disparaitre la cause principale de la souffrance sociale, de répondre à des besoins sociaux non couverts par les emplois ainsi financés, d’alimenter le budget de la Sécurité sociale, de reconstituer un rapport de force favorable au salariat.

 1.- La « règle de quatre » pour supprimer le chômage

Pour supprimer définitivement le chômage et la précarité, il faut dans le même mouvement et rapidement mettre en œuvre :

  • le droit opposable à l’emploi ;
  • voter une loi contre les délocalisations ;
  • voter une loi contre les licenciements boursiers ;
  • prendre des mesures protectionnistes.

Une simulation réalisée par le M’PEP montre qu’il est parfaitement possible, sur la base de la loi de finances 2009, de mobiliser 127 milliards d’euros nécessaires au financement de 3,3 millions de salaires. Ces emplois seront créés principalement dans le secteur non marchand (fonctions publiques d’Etat, hospitalière, territoriale ; associations ; syndicats ; mutuelles ; entreprises et groupements de fait à but non lucratif...), car il s’agit d’abord de répondre aux besoins des populations.

 2.- D’autres mesures en faveur de l’emploi

Une politique de l’emploi et du pouvoir d’achat est aussi nécessaire qu’insuffisante, l’échec des relances de 1976 et de 1981-1982 l’a parfaitement bien montré. Il faut des politiques d’accompagnement :

  • Un contrôle public sur les investissements assurés par concours d’Etat et sur les gestions financières des grandes entreprises privées.
  • Un droit de regard accru pour les travailleurs, les élus locaux et nationaux dans les entreprises.
  • Des mesures protectionnistes.
  • Etc.
 3.- Un plan de relance pour transformer le mode de production

La poursuite du modèle de croissance du capitalisme néolibéral tel que nous le connaissons est devenue pour la première fois dans l’histoire une véritable menace pour l’avenir de l’humanité et de la planète. Il faut une « relance » radicalement différente. Les politiques de développement doivent désormais partir des besoins des populations et de la reconstruction de l’Etat et non de la « solvabilité » des consommateurs.

Il faut investir massivement dans :

  • l’efficacité énergétique
  • les transports publics peu émetteurs de carbone
  • les énergies renouvelables
  • la protection, l’entretien, la réparation de l’environnement
  • l’éducation et l’éducation populaire
  • les équipements publics (culture, sport…)
  • le logement
  • l’agriculture soutenable …
 4.- Affaiblir les bases politiques et économiques de la classe dirigeante

Affaiblir les positions économiques et politiques des classes dirigeantes est indispensable pour donner, dans un cadre laïque, des moyens à la gauche en étendant la propriété sociale et la sphère publique aux grands moyens de production, d’échange et de communication, ainsi qu’à l’ensemble du secteur bancaire, financier et des assurances. C’est pourquoi toutes les privatisations intervenues ces dernières décennies seront abrogées, et les entreprises concernées nationalisées.

 III.- LA FORMULE CONCERNANT LA GESTION DES RÉGIONS EST OPAQUE

La phrase suivante, parmi les amendements du NPA, n’est pas apparue compréhensible aux représentants du M’PEP :

« Nous tournerons la page des politiques de renoncement qui dilapident l’argent public pour les intérêts privés ce qui suppose de ne pas se laisser enfermer dans le carcan budgétaire et institutionnel qui risque de se durcir encore avec la réforme territoriale annoncée. »

 IV.- LA MOBILISATION DES FONDS PUBLICS N’APPARAIT PAS CLAIREMENT EN PRIORITE POUR SUPPRIMER LE CHÔMAGE ET LA PRÉCARITÉ

La position du NPA est la suivante :

« Il s’agit de mobiliser les fonds publics dans le strict intérêt des classes populaires et dans le cadre d’un plan conséquent de lutte contre le réchauffement climatique. »

Les représentants du M’PEP ont fait part de leur accord avec ce principe général. Mais en termes de propositions concrètes, la notion d’ « intérêt des classes populaires » peut faire l’objet de définitions extrêmement variées, voire contradictoires. Pour le M’PEP, l’intérêt principal des classes populaires est la suppression du chômage et de la précarité. Chômage et précarité, en effet, sont la cause essentielle de la pauvreté, de la désespérance, des problèmes de certaines banlieues, de l’échec scolaire, du mal être au travail, de l’abstention aux élections, du vote d’extrême droite, de la désyndicalisation… Rien n’est pire que d’avoir l’impression d’être inutile aux autres et à soi. Les fonds publics doivent donc, avant toute chose, être mobilisés pour financer des emplois utiles à la société. Dans cette logique, des centaines de milliers d’emplois contribuant à la réduction du réchauffement climatique et à l’amélioration de l’environnement seront créés. Il ne faut pas opposer le « social » et l’ « environnemental ».

 V.- LE PROGRAMME RÉGIONAL DU NPA CONTIENT DES PROPOSITIONS CONTESTABLES ET DE NOMBREUX MANQUES

Les premiers éléments fournis par le NPA concernant son programme pour les élections régionales contiennent des éléments avec lesquels les représentants du M’PEP ont donné leur accord. Cependant, ils ont fait part de désaccords sur certains points, et ont indiqué des manques dans l’ébauche de programme du NPA.

 1.- Les propositions avec lesquelles les représentants du M’PEP ont fait part de leur désaccord

Les représentants du M’PEP ont dit ne pas être en accord avec trois propositions du NPA :

 a.- « Arrêt de toute subvention au patronat ».

Cette expression est impropre pour deux raisons. D’une part, les subventions ne sont pas versées au « patronat » mais aux entreprises. Dans le premier cas, cela signifierait que les fonds publics sont versés directement aux personnes physiques que sont les « patrons » ou aux organisations patronales. En réalité, les aides sont versées aux entreprises qui sont des personnes morales. D’autre part, la notion d’entreprise doit être précisée car les amalgames seraient fâcheux. Il existe en effet des différences de nature entre les firmes multinationales cotées en Bourse, les PME et TPE qui ne sont pas cotées, les artisans, les coopératives de production… Il s’agit à chaque fois d’entreprises, mais leur propriété comme leur rôle dans l’économie sont sans comparaison possible. Au total, ces distinctions sont importantes car la confusion sur ces sujets peut être mal comprise par les électeurs et conduire à des positions politiques illisibles.

Les entreprises privées peuvent être aidées (une coopérative de production est une entreprise privée !), mais aucune aide ne doit être accordée aux entreprises ni à leurs filiales :

  • qui dégagent des profits significatifs ;
  • qui ne précisent pas le nombre de créations d’emplois stables que devrait susciter l’aide demandée ;
  • qui ne consultent pas le comité d’entreprise, quand il en existe un ;
  • qui pratiquent des discriminations (syndicales, sexistes, raciales…) ;
  • qui n’ont pas recueilli l’avis des élus locaux ;
  • qui n’ont pas étudié l’impact de leur projet sur l’environnement ;
  • qui ne sont pas à jour de leurs versements aux régimes de protection sociale ;
  • qui utilisent des paradis fiscaux ;
  • qui pratiquent les stock-options ;
  • qui n’ont pas pris contact avec leurs banques ;
  • qui ont déjà perçu des aides dans le passé, sans résultats probants ;
  • qui font des placements financiers spéculatifs.

La droite française est dans une situation schizophrénique. D’un côté, elle subventionne massivement les entreprises (en réalité les plus grosses) par différents biais (subventions directes, exonérations de cotisations sociales patronales, dégrèvements fiscaux multiples…). Et d’un autre côté, elle soutient des positions contraires au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Union européenne (UE). L’OMC, en effet, pourchasse toutes les formes de subventions des Etats aux entreprises, comme l’UE avec son mot d’ordre de « concurrence pure et parfaite ». La théorie libérale, au nom de l’élimination des « entraves » au « libre » fonctionnement des marchés, rejette le principe de l’intervention de l’Etat dans l’économie, notamment au travers de subventions aux entreprises.

C’est pourquoi le M’PEP considère que la gauche de gauche ne peut pas reprendre à son compte la théorie libérale du refus de principe de l’aide aux entreprises.

 b.- « Récupération des fonds publics versés aux entreprises qui ont licencié ».

Ce principe risque d’être une promesse électorale sans lendemain : incapacité juridique à obtenir réparation, disparition ou délocalisation de l’entreprise, difficultés réelles persistantes de l’entreprise malgré des licenciements...

Le M’PEP préfère intégrer dans son programme la proposition de mise en place d’une commission régionale de contrôle des aides accordées aux entreprises. Si une entreprise n’a pas respecté ses engagements de création d’emplois, les moyens de rembourser les sommes versées devront être étudiés, y compris sur la plan légal. Les syndicats, les élus, les pouvoirs publics composeront cette commission. Le nombre d’emplois créés grâce aux aides régionales sera publié annuellement et débattu publiquement lors d’une conférence régionale. Une refonte totale du système des aides aux entreprises devrait suivre cet audit participatif que nous proposons, qui permettra d’évaluer le nombre et la qualité des emplois créés au regard des subventions publiques versées.

 c.- « Services publics de transport gratuits ».

Les représentants du M’PEP n’ont pas d’opposition de principe à la gratuité des transports publics. Toutefois, le NPA n’évoque pas les modalités de financement de cette mesure, ce qui ne permet pas d’en évaluer l’impact budgétaire et de vérifier si cette priorité est vraiment la bonne, principalement par rapport au financement de l’emploi.

C’est pourquoi les représentants du M’PEP préconisent de limiter dans un premier temps la gratuité des transports publics aux personnes à faibles ressources (chômeurs et précaires inscrits ou non à l’assurance-chômage, personnes âgées, collégiens, lycéens et étudiants, bas salaires…). Tout dépendra du niveau de ressources exigées pour bénéficier de cette mesure. La participation des employeurs doit évidemment être maintenue. La priorité doit être le financement de l’emploi.

 2.- Les propositions qui manquent

L’esquisse de programme régional du NPA comporte de nombreux manques, et principalement l’inscription des propositions concrètes dans un cadre général donnant des lignes directrices pour l’action.

Les représentants du M’PEP proposent 3 axes stratégiques pour construire une gestion de gauche des régions :

Nationaliser la politique des régions dans un certain nombre de domaines ;

Fixer comme priorité la lutte contre le chômage et la précarité, en lien avec les questions de l’environnement ;

Impulser de nouvelles pratiques de démocratie politique, économique et sociale.

 a.- Nationaliser la politique des régions dans un certain nombre de domaines

Alors que la gauche détenait 20 des 22 régions métropolitaines, elle s’est avérée incapable de coordonner son action contre les politiques libérales de la droite. Elle a même participé activement à la politique néfaste de l’ « attractivité des territoires ». Pour le M’PEP, il s’agit de faire des régions des boucliers contre le néolibéralisme, notamment européen, et des territoires de reconquête de la démocratie politique, économique et sociale. Les régions sont un échelon efficace pour rassembler les citoyens et les acteurs sociaux et faire reculer les inégalités sociales et territoriales.

C’est pourquoi il est impératif que les régions coordonnent leur action à l’échelle nationale pour rejeter les politiques européennes de mise en concurrence des régions et impulser des alternatives au néolibéralisme. La création d’un groupe actif et déterminé d’élus régionaux, agissant de manière coordonnée, pourrait contribuer à harmoniser l’action publique dans les domaines suivants :

Résister au démembrement des services publics, contribuer à leur développement et même à la création de nouveaux services publics, y compris contre la volonté gouvernementale (logement, petite enfance, dépendance, eau, déchets…) ;

Arracher la formation professionnelle au MEDEF qui lui a été totalement livrée ;

S’opposer au transfert massif des dépenses de l’Etat vers les collectivités territoriales ;

Arrêter l’escroquerie qui consiste à baisser l’impôt sur le revenu des ménages les plus aisés en encourageant l’augmentation de la fiscalité locale qui est la plus injuste ;

Refuser la logique actuelle des politiques européennes et du MEDEF visant à aménager le territoire dans le but de créer quelques régions hyper compétitives (4 régions françaises font actuellement 51 % du PIB) par la concentration de « pôles d’excellence » asséchant les fonds publics, intensifiant les modes de communication par la route et totalement étrangers aux besoins sociaux ;

Rejeter le chantage de trop nombreuses entreprises qui empochent les aides de l’Etat et des régions et qui, lorsque ces dernières s’éteignent ou que d’autres aides semblent plus intéressantes ailleurs, délocalisent pour s’implanter dans une région plus « attractive » ;

Mettre un terme à la concurrence fiscale entre les régions en favorisant une péréquation nationale ;

Développer les initiatives contre les paradis fiscaux ;

S’engager, de manière coordonnée, contre l’AGCS, la directive « services » et les OGM ;

Stopper la marchandisation de la culture en menant de nouvelles politiques en faveur de l’archéologie préventive, des musées, de la décentralisation du patrimoine, de l’enseignement artistique, etc., et en contribuant au règlement du statut des intermittents du spectacle ;

etc.

 b.- Fixer comme priorité la lutte contre le chômage et la précarité, en lien avec les questions de l’environnement

Les régions doivent agir pour contribuer à assurer à chaque citoyen la continuité d’un revenu et d’un emploi.

Création d’un fonds régional pour l’emploi. Il serait alimenté par toutes les sommes destinées directement ou indirectement à l’emploi, quelle que soit leur provenance (Etat ou Union européenne). Il affecterait ces sommes à l’emploi, principalement sous la forme de financement de salaires en CDI. Les emplois seraient créés pour répondre aux besoins de la population, dans l’environnement, la santé, l’éducation nationale, le logement, la culture, les associations…

Audit participatif des zones franches urbaines. Il permettrait d’évaluer le nombre et la qualité des emplois créés au regard des subventions publiques versées.

Création d’un service régional d’aide aux syndicats, élus locaux et associations pour travailler à des solutions alternatives aux problèmes d’emploi. Des fonds seront débloqués pour aider les syndicats, les associations et les élus locaux à réaliser des études permettant de trouver des réponses économiques alternatives. Bien souvent, les syndicats et élus locaux sont désarmés face à des problèmes réels que rencontrent les entreprises. Les conseils régionaux doivent s’engager à examiner chaque problème, à déléguer par exemple un cadre pour maintenir la pérennité de l’entreprise en cas de cessation d’activité afin de redresser la situation, voire à racheter l’entreprise pour ensuite trouver un repreneur… Des comités locaux coordonnés à l’échelon régional pourraient s’organiser pour favoriser la relocalisation des productions.

Financer des études participatives pour recenser les besoins de la population, notamment en matière de petite enfance, d’aide à la personne, aux situations de handicap et de dépendance. C’est à partir d’eux, et pour y répondre, que peuvent ensuite se créer des emplois.

Mise en œuvre d’emplois en CDI pour les associations

Construction d’un service public interrégional de l’environnement

Retour en gestion publique des services des lycées et autres services publics locaux (cantine, nettoyage…).

Accord des régions sur une harmonisation fiscale permettant de mettre fin à la concurrence fiscale entre les territoires.

Mise en place d’un observatoire de la formation. Il aurait pour but de connaître avec précision la situation de la formation et des qualifications dans la région et proposerait des mesures visant à assurer le droit à la formation pour tous. Défense de l’AFPA.

Mise en place de schémas régionaux de l’énergie renouvelable : audit participatif dans tous les bâtiments gérés par la région ; intégration dans les nouvelles constructions.

Mise en place d’observatoires de la qualité de l’eau et de l’air.

Mise en place d’un observatoire des déchets : création d’une carte régionale des déchets ; élaboration d’un plan de développement du tri et du recyclage, fermeture des incinérateurs polluants ; plan de dépollution des sites les plus dégradés

 c. - Impulser de nouvelles pratiques de démocratie politique, économique et sociale

Sur toutes les questions concernant la région, l’information, la consultation et le débat doivent être la règle à chaque moment : élaboration des décisions, mise en œuvre, évaluation :

Reconstruction des sites Internet des conseils régionaux pour donner aux citoyens toutes les informations détaillées nécessaires au suivi des décisions prises et à leur évaluation.

Les contraintes matérielles sont souvent des obstacles à la démocratie. Il faut permettre aux citoyens de s’investir : salles de travail équipées et décentralisées ; accès aux ressources documentaires ; dédommagement des frais de transport ou pour faire garder les enfants ; formations ; etc.

Inviter les associations et syndicats aux commissions du conseil régional, comme les commissions extra municipales qui existent depuis des décennies dans les mairies.

Développement du jumelage avec des régions de pays du Sud.

Agir contre les paradis fiscaux.

 VI.- LE REFUS DE PARTICIPER AUX EXECUTIFS FAIT L’OBJET D’UN REJET DE PRINCIPE PAR LE NPA

La position du NPA est la suivante à propos de la participation aux exécutifs régionaux :

« Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme. »

Pour les représentants du M’PEP, il est parfaitement logique et nécessaire de mettre des conditions à la participation au pouvoir. D’autant qu’une partie de la gauche, dans le passé à l’échelle gouvernementale, et encore aujourd’hui dans certaines collectivités territoriales, fait de cette participation un principe sans lien avec le contenu des politiques menées : c’est le pouvoir pour le pouvoir. En contrepartie, il ne faudrait pas établir un principe symétrique et refuser, par principe, de se « salir les mains » en participant au pouvoir à l’échelle nationale ou des collectivités territoriales : ce serait s’opposer pour s’opposer.

Un tel positionnement politique ne peut que rassembler un électorat protestataire, même s’il représente un certain poids, sans donner la moindre perspective politique. Pourquoi voter pour des listes qui annoncent d’emblée qu’elles ne veulent pas participer à la gestion de la région ? Ce point de vue du NPA apparaît comme une source d’échec.

Cette formulation indique que la gauche de gauche ne participera à aucune majorité de gestion avec le PS, tant qu’elle ne passera pas devant le PS. Cette position est un choix politique possible, mais elle présente plusieurs défauts. D’abord, elle ferait apparaître la gauche de gauche pour le tout ou rien, alimentant de fait les comportements de vote utile en faveur du PS, comme une sorte de « minorité de blocage ». Ensuite, même si le PS obtient un résultat électoral supérieur à la gauche de gauche, celle-ci, dans certaines circonstances (une triangulaire par exemple) peut avoir un poids permettant de peser sur les politiques menées par le PS. Enfin, même dans le cadre d’une gestion « dominée » par le PS, il est possible, dans certaines circonstances, d’obtenir des avancées significatives dans certains domaines, si un accord est obtenu du PS pour intégrer quelques uns des points du programme de la gauche de gauche.

Les représentants du M’PEP ont proposé au NPA un amendement à son amendement ainsi rédigé en lettres majuscules :

« Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme. CHAQUE LISTE RÉGIONALE DE LA GAUCHE DE GAUCHE, POUR PARTICIPER AUX EXÉCUTIFS, DEVRA APPRÉCIER, DANS LA DIVERSITÉ DE SES COMPOSANTES, LA SITUATION AU SOIR DU PREMIER TOUR EN FONCTION DU RAPPORT DES FORCES ET DES CONCESSIONS OBTENUES SUR SON PROGRAMME. »

Pour conclure, il faut préciser que si le NPA ou d’autres composantes considèrent, au soir du 1er tour, que les conditions ne sont pas créées pour participer aux exécutifs, rien ne les oblige à y participer contre leur volonté.

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 22:51

Le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) a tenu son congrès fondateur le 24 mai 2008 en Seine-Saint-Denis. Au moment de sa création, le M’PEP était composé de militants ou anciens militants de partis de gauche, d’associations, de mouvements alter mondialistes ou de syndicats, ayant mené la bataille victorieuse du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, et qui veulent donner un débouché politique à leur engagement.

Trois ans après cette victoire historique, le paysage politique français est un champ de ruines. L’incroyable élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République…n’a été permise que par la faillite de la gauche : renoncements, calculs politiciens, sectarismes, jeux des ego, ont provoqué l’échec et ne semblent plus avoir de fin.

Toute la gauche française est à reconstruire… Elle …n’a plus de fondements idéologiques solides. Une partie d’entre elle s’est même inscrite dans le cadre intellectuel du néolibéralisme, ne cherchant, timidement, qu’à freiner les conséquences de la mondialisation capitaliste. Elle s’est résignée. Elle a capitulé. Fascinée par le martèlement idéologique de la droite et du Medef, cette gauche a perdu l’initiative et se retrouve impuissante à s’engager sur la voie d’un projet de société libéré de l’emprise du capitalisme. Elle croit que c’est en tournant ses regards vers le « centre » qu’elle pourra se « moderniser ».

L’élection présidentielle de 2007 a marqué une rupture dans la vie politique française. Alors que la droite affiche ses convictions, souvent avec mépris et arrogance, la gauche rase les murs. Elle ne croit plus à ce qui lui a donné sa raison d’être : la lutte pour l’égalité et contre le capitalisme, pour la République sociale et laïque et le socialisme.

La création du M’PEP répond à une double finalité : contribuer aux débouchés politiques des activités d’éducation populaire et des luttes sociales ; participer à la création d’une grande force politique de gauche.

…Après avoir mené un intense travail collectif pendant un an, disponible sur son site Internet (www.m-pep.org), le M’PEP s’est fixé six objectifs :

  • agir pour repolitiser les citoyens
  • démystifier la mondialisation qui vise à établir définitivement la domination du capitalisme
  • placer la souveraineté des peuples au centre du débat politique
  • sortir de l’euro libéralisme
  • lutter contre l’emprise du capitalisme et ouvrir la voie à un socialisme du XXIe siècle

Ses autres travaux portent notamment sur les thèmes  suivants…:

  • Mettre un terme à la financiarisation de l’économie.Stopper le vandalisme sur l’environnement et le pillage des ressources naturelles.
  • Dynamiser les principes de la République qui lient les citoyen-ne-s entre eux : démocratie, intérêt général, laïcité, égalité, services publics…
  • Remettre en cause l’existence du FMI, de la Banque mondiale, de l’OCDE et de l’OMC.
  • Inciter la France à lancer une vaste offensive diplomatique pour un nouvel ordre politique, économique, social, démocratique et environnemental mondial, basé sur la Charte de La Havane, outil de lutte contre le libre-échange favorisant la coopération internationale.
  • Prélever sur les flux et stocks de capital et les hauts revenus les moyens nécessaires aux politiques sociales.
  • Baisser, à moyen terme, la TVA.
  • Appliquer le droit constitutionnel à l’emploi…
  • Créer un service public national décentralisé de l’aide aux familles et aux personnes seules.
  • Etablir un pôle public de l’énergie…

…Le M’PEP a également  lancé une campagne intitulée « Faire bouger l’Europe ou sortir de l’Union européenne », il est engagé dans la préparation des élections Régionales.


Il est présent dans chaque département. Il est prêt à accueillir tous ceux et toutes celles qui souhaitent mettre de l’éducation populaire dans la politique et de la politique dans l’éducation populaire pour reconstruire une gauche courageuse, prête à ouvrir la voie à un socialisme du XXIe siècle.


Siège social : 168, rue Cardinet – 75017 Paris - contact@m-pep.org

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