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17 mai 2017 3 17 /05 /mai /2017 13:02
Il a été choisi par Emmanuel Macron, Bilderberg 2014 !
par Bruno Arfeuille repris sur Comité Valmy

 

 

Du 9 au 12 juin 2016, Edouard Philippe participait à la réunion du Groupe Bilderberg.

Le mécanisme du Groupe Bilderberg est le suivant :

1- D’abord, la sélection.

Depuis 1954, chaque année, au mois de juin, le Groupe Bilderberg se réunit. Il sélectionne deux ou trois hommes politiques français. Objectifs : placer leurs pions, continuer la construction européenne, et faire élire des membres du Groupe Bilderberg aux élections dans les pays européens.

 

2- Ensuite, la propagande médiatique.

Le système médiatique fait la promotion de ces hommes politiques sélectionnés par le Groupe Bilderberg. Le système médiatique dit du bien de ces hommes politiques dans les journaux, sur les radios, sur les chaînes de télévision pendant des mois et des mois. Normal : les grands journalistes politiques, les grands éditorialistes et les directeurs des médias sont eux-aussi des membres du Groupe Bilderberg.

 

Exemple : Nicolas Baverez et Etienne Gernelle ont été sélectionnés par le Groupe Bilderberg pour participer à leur réunion de juin 2016. Ils sont respectivement éditorialiste et directeur de l’hebdomadaire LE POINT.

 

Jeudi 4 mai 2017, l’hebdomadaire LE POINT faisait sa une sous le titre : « Droite : la bataille qui commence. »

 

Sur cette une, on voyait la photo des huit principales personnalités politiques du parti de droite Les Républicains pour les mois qui viennent.

 

Chose étonnante : sur ces huit personnalités de droite, il y avait sept personnalités très connues … et un homme politique complètement inconnu !

 

Les sept très connus : François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Christian Estrosi.

 

Un homme politique inconnu : un certain Edouard Philippe !

 

Avec cette photo de une et avec le dossier à l’intérieur, l’hebdomadaire LE POINT commençait à préparer l’opinion publique à la nomination d’Edouard Philippe, qui était alors encore inconnu.

 

3- Dernière étape, l’élection.

Les électeurs, après avoir subi des mois de bourrage de crâne, votent pour l’homme politique promu par les médias.

 

Conclusion :

Emmanuel Macron, Bilderberg 2014, a été élu président de la République. Quelques jours plus tard, il a nommé premier Ministre Edouard Philippe, Bilderberg 2016 !

 

C’est la nouvelle aristocratie.

 

La nouvelle aristocratie contrôle parfaitement le système politique et le système médiatique.

La nouvelle aristocratie a verrouillé le système.

Même au moment des élections, il ne peut plus y avoir d’alternance.

Seule une révolution pourra détruire la nouvelle aristocratie.

 

Rappels :

Edouard Philippe était là :

2016 Bilderberg Meeting
Dresden, Germany 9-12 June

Emmanuel Macron était là :

Bilderberg Meetings
Copenhagen, Denmark 29 May - 1 June 2014

 

Le Groupe Bilderberg est à l’origine de la construction européenne. Le traité de Rome, signé en 1957, a marqué le début de la construction européenne. Il a été négocié durant les réunions du Groupe Bilderberg en 1954, 1955 et 1956.

 

« Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions. »

 

(Source : « L’Europe sociale n’aura pas lieu », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.)

 

 

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 08:30
Par Valentin Martin et Jacques Maillard
membres du Bureau national du Comité Valmy

mardi 20 septembre 2016, par Comité Valmy

 

"La France est en guerre", "les jeunes Français doivent s’habituer à vivre avec le terrorisme". Terreur et guerre, sur fond de crise économique, voici le noir tableau dans lequel Président de la République et Premier ministre entendent nous plonger durablement. Récemment Emmanuel Macron a jugé que la société française, trop fermée, "portait une part de responsabilité dans les tueries".

 

Ce n’est pas la première fois que dans l’histoire du peuple français que despotes, traîtres et tyrans mus par leur rapacité et leur démesure l’entraînent dans des catastrophes. Mais à chaque fois, le peuple a su traverser ces épisodes douloureux et se relever grâce à une arme redoutable qui le caractérise : la raison.

 

Cette raison, si bien défendue par Rabelais, Descartes, Diderot et tant d’autres Français, lui a permis de défendre ses propres intérêts et de sortir vainqueur et uni de nombreux tourments passés : guerres civiles, guerres de religion, invasions ou occupations. Les révolutionnaires de la Première République firent même de la Raison le socle de leurs actions.

 

Aujourd’hui alors que les passions, maquillées en "identités", se déchaînent du Nord-Pas-de-Calais à la Corse, et que le piège de la haine semble se refermer sur le peuple français, il nous faut à nouveau faire appel à la raison, faire appel à sa raison.

 

La raison, c’est tout d’abord exercer la volonté du peuple en restaurant la primauté de la loi et les principes de la république. Cela exige la reconquête de la souveraineté, par la sortie de l’UE, de l’OTAN, et du TAFTA en gestation. En effet, le mépris de la loi manifeste un pourrissement général de la société, depuis le climat d’impunité pour les délinquants dénoncé par le général Soubelet, jusqu’aux cercles dirigeants qui de fraudes en hautes trahisons, ne cachent plus leur irresponsabilité et leur immunité.

 

Cette libération ne sera possible que si les Français parviennent à réaliser un compromis historique entre des intérêts divergents pour lutter contre un ennemi commun, comme le firent les membres du Conseil National de la Résistance.

 

La raison c’est ensuite défendre sa propre qualité de vie, comme le préconisait le CNR dans son programme "Le Retour des jours heureux". Il s’agit de favoriser le progrès interne du pays face au modèle de l’expansion impérialiste. Le modèle du développement international prôné par les multinationales et la haute finance est en contradiction ouverte avec une tradition française du développement économique. Il entraîne appauvrissement, violences et régression technique.

 

Depuis le XVI eme siècle la France hésite entre la politique de croissance externe, promue par divers milieux intellectuels, d’affaires, militaires et religieux (colonies, extensions guerrières, agressivité mercantile, rapines et prédations diverses pour survivre...) et la politique de croissance interne (grands travaux d’aménagements, manufactures, urbanisme, instruction populaire...) pour, notamment, satisfaire aux besoins du « pauvre peuple » (Vauban). Le modèle de croissance externe fut mis en place par les autres puissances européennes. Colbert chercha à retrouver une indépendance financière et à rendre la balance commerciale excédentaire en substituant les importations par des productions nationales. Vauban tout en fortifiant les frontières du pays a encouragé le développement de l’agriculture, de l’industrie, des transports.

 

Le projet communiste du "socialisme dans un seul pays" consiste à développer l’économie nationale pour et par le peuple. Hitler, quant à lui, dans Mein Kampf prône le "développement colonial et commercial" et rejette "le modèle français" ou russe de développement interne, fondé sur le progrès technique et social et sur la maîtrise de la natalité. Hitler écrit que "la nature ne connaît pas de frontières politiques". Seul ce développement interne, autrefois mis en place par les gaullistes et les communistes, permettra de renouer avec la prospérité des Trentes Glorieuses, et d’éviter les pièges des aventures coloniales et impériales promues par une partie de l’élite française.

 

Cette réindustrialisation ne peut se faire que grâce à un Etat prenant le contrôle et la propriété des secteurs stratégiques de l’économie, et planifiant les efforts des grandes, petites et moyennes entreprises. Le développement des technologies de pointe (nucléaire, automatisation...) permet d’éviter d’avoir recours au pillage de matières premières et de main d’oeuvre. Les auteurs et profiteurs du bradage des biens de l’Etat doivent être traduits en justice.

 

La raison, c’est aussi vivre en paix avec ses voisins. Le développement interne s’accompagnant généralement d’un commerce gagnant-gagnant réduit le risque de conflit, alors que les politiques coloniales engendrent, elles, pillages, et souvent représailles et terrorisme. Cette politique anti-coloniale exige la sortie de l’UE et de l’OTAN. Le même Hollande qui déclare que "la France est en guerre" répète que "l’Europe c’est la paix", alors qu’aujourd’hui la guerre fait rage à l’est comme au sud de l’Europe (Ukraine, Syrie, Libye), et qu’elle a fait rage en son sein même (Yougoslavie). La position de la France au conseil de sécurité de l’ONU, sa force de dissuasion, et sa présence géographique mondiale lui permettent d’appuyer cette politique de paix. Il faut lever les sanctions envers la Russie, renouer avec la "politique arabe" française et rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie. Les responsables de ces guerres criminelles, y compris les dirigeants français de l’époque, devraient pouvoir répondre de leurs actes devant la justice. Cette politique de paix doit se faire sans naïveté, en gardant la possibilité de se protéger contre les actions des puissances hostiles (agents, espions, propagandistes, financements toxiques, sabotage).

 

La raison, c’est enfin être en mesure de refuser toute forme d’aliénation, qu’elle soit d’ordre économique, culturelle ou religieuse. Le modèle de consommation imposé par les Etats-Unis d’Amérique et reproduit dans l’Union Européenne favorise toutes sortes d’addictions et de dépendances, légales ou illégales. Le préalable pour pouvoir vendre n’importe quoi, à n’importe qui, est la destruction de la culture, scientifique, littéraire et artistique. Le but est d’empêcher le marché de consommateurs ciblé de créer ses propres biens de consommation, mais aussi de détruire toute forme de goût et d’esprit critique. Sur le plan de la pensée, la destruction de la raison favorise le pouvoir de toutes sortes de marchands de bonheur, imposteurs, charlatans, clercs et autres gourous, dont on mesure aujourd’hui tout le pouvoir de nuisance.

 

La reconstruction de l’Education nationale doit à ce titre être une priorité. L’approche morale du savoir doit être définitivement remplacée par une approche rationelle. Il faut réapprendre à parler, lire et écrire le français. La langue française doit être rétablie partout en France comme langue de travail, notamment dans les entreprises, la recherche, l’enseignement supérieur et l’armée. Il faut restaurer les heures supprimées des disciplines littéraires, scientifiques et artistiques. L’histoire doit enseigner les faits au lieu d’enseigner les idéologies et le "fait religieux". Les sciences doivent enseigner les lois de la nature, avant d’enseigner le respect de la nature etc.

 

En plus de former des travailleurs et des citoyens en mesure de faire prospérer une société indépendante, cet esprit rationnel seul est à même de lutter contre le fanatisme et la barbarie. Il est aussi ce qui a fait et continue de faire la force et le prestige de la France dans le monde. Il est ce qui lui donne tant d’admirateurs au sein des peuples, mais aussi ce qui lui donne un certain nombre de farouches ennemis au sein des oligarchies les plus réactionnaires, dont la nôtre.

Finalement pour le peuple de France, faire appel à la raison c’est appeler à l’union pour reconstruire une république française une, indivisible, souveraine, prospère et pacifique.

19 septembre 2016

Valentin Martin et Jacques Maillard,
Mise en ligne 19 septembre 2016

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 16:41
stade ultime du capitalisme

 

Entretien avrc Richard Labévière  Propos recueillis par Lina KENNOUCHE | OLJ 16/09/2016

 

Dans son livre Terrorisme : remonter aux causes à paraître début novembre aux éditions Pierre-Guillaume De Roux, Richard Labévière, expert des questions internationales et stratégiques, écrivain et rédacteur en chef de prochetmoyen-orient.ch, analyse la logique même du terrorisme transnational comme dernier avatar du capitalisme néolibéral. Dans cet entretien, l'auteur revient sur la thèse centrale de son ouvrage : le système capitaliste a fini par produire une marchandisation de la violence extrême, devenue secteur à part entière de l'économie.

 

Dans ce livre, vous tentez de tirer les leçons des attentats et de remonter aux causes premières du terrorisme. Une histoire du terrorisme est-elle possible ?


Non. L'histoire est complexe et la définition impossible parce que l'étude du terrorisme suppose toujours la nécessité d'une anthropologie politique. La qualification de « terroriste » est souvent produite par ceux qui ont le pouvoir et défendent des intérêts particuliers. Un exemple emblématique qui parle aux Français est celui de Jean Moulin. Patron du Conseil national de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, il était considéré comme terroriste par les Allemands et héros de la Résistance par les Français. Il faut donc éviter systématiquement de réduire les questions de terrorisme à une histoire linéaire et chronologique, et plutôt les penser dans leur anthropologie politique ; sinon, conceptuellement, une définition claire sur les plans juridique et morale restera impossible.

 

Vous distinguez plusieurs grandes phases dans l'évolution du terrorisme et sa mobilisation comme mode opératoire. Quelles sont-elles ?


L'usage du terrorisme a d'abord été le fait, au Proche-Orient, des groupes israéliens : la Haganah et l'Irgoun avec, notamment, l'attentat de l'hôtel King David (22 juillet 946), l'assassinat du comte Folke Bernadotte et le massacre de Deir Yassine. Après la Nakba (1948), la réaction de défense de la résistance palestinienne va, elle, mobiliser l'action terroriste selon différentes modalités. Il y a d'abord la première phase avec des mouvements de libération nationale et des sous-produits de services plus ou moins manipulés comme Carlos et Abou Nidal.
La deuxième période, qui va du début des années 1990 à 2001, est caractérisée par la nébuleuse el-Qaëda et son développement « rhizomatique » après les attentats de septembre 2001, c'est-à-dire un développement non centralisé et inorganisé.


La troisième phase débute à partir de la chute de Mossoul et la proclamation du califat, celle de Daech et ses sous-produits. Cette dernière est la conséquence directe de la guerre anglo-américaine en Irak avec la montée en puissance d'Abou Moussab el-Zarqaoui (responsable d'el-Qaëda en Irak) et la question qui reste en suspens : comment un petit délinquant comme Zarqaoui va-t-il rapidement avoir du pouvoir et parvenir à s'imposer comme le représentant d'el-Qaëda en Mésopotamie ? On le retrouvera au Kurdistan après la chute de Bagdad, alors que ce sont des zones contrôlées par les Américains et les services israéliens. La manière dont on l'a laissé prendre du pouvoir et opérer reste très curieuse.

 

Vous soulignez que la violence extrême est devenue un secteur de l'économie, créateur d'emplois, alors que dans le même temps l'agriculture industrialisée tue l'emploi. Pouvez-vous parler de cette évolution ?


Avec la révolution numérique et la robotisation, les filières industrielles des pays européens sont en déclin. Dans le secteur des services, la révolution informatique a créé un phénomène nouveau : ce sont les usagers qui font le tertiaire. Au moment où les secteurs traditionnels fonctionnent à la destruction de l'emploi, la riposte à la violence extrême, c'est-à-dire un terrorisme banalisé, est devenue un secteur à part entière, créateur d'emplois et de richesse. Ce nouveau secteur économique s'installe au cœur même du processus de la mondialisation et fonctionne sur la « casse » des États-nations, des armées nationales et des services publics. Ce processus s'incarne à la fois dans une privatisation de la violence et une privatisation de la sécurité. J'ai défini ce terrorisme comme le stade suprême de la mondialisation, mais je le qualifierais plutôt aujourd'hui de face cachée de la mondialisation, qui est un processus sans sujet, selon les termes du philosophe Louis Althusser. Tout cela ne relève pas d'une conspiration mais d'un développement consubstantiel à la mondialisation. Ce n'est pas un Conseil de sécurité du mal qui va décider que le terrorisme va s'installer au cœur de la mondialisation. Dès lors où il n'y a plus d'État ni de services publics, tout le monde est l'ennemi de tout le monde. La course à l'argent devient la seule règle, elle a nourri et justifié ce que Jean Ziegler appelle la disruption, c'est-à-dire un monde où on impose l'informatique dans tous les aspects de la vie professionnelle, sociale, amoureuse, etc. Cette disruption a permis aux idéologies jihadistes, notamment, de se diffuser sans aucun contrôle.

 

Dans la conclusion de votre ouvrage, vous expliquez que la grande erreur serait de se représenter le terrorisme comme un accident ou une crise, alors qu'il est un processus installé au cœur même des mécanismes de la mondialisation...


Après avoir déposé des brevets sur la biodiversité par exemple, le capitalisme est en train de produire des brevets sur nos affects et sur la violence, qui est l'énergie vitale du capitalisme. Le stade ultime du capitalisme se manifeste justement par la marchandisation de la violence. Celle-ci, que ce soit dans ses expressions terroristes ou dans ses ripostes de contre-terrorisme, devient une marchandise comme une autre.

 

Vous avancez dans ce livre des propositions pour tenter de sortir du terrorisme radical, qui est le produit du capitalisme radical...


Comme dirait le philosophe Alain Badiou, il n'y a pas de réponses programmatiques. On peut simplement indiquer des perspectives et des pistes. Dans ce livre, je consacre un chapitre au financement de l'islam radical depuis 30 ans, ce qui nous ramène toujours à l'Arabie saoudite. Ma première proposition est de commencer par s'attaquer au nerf de la guerre qu'est l'argent, aux dollars de la terreur, de plusieurs façons. On sait que l'argent du crime transite par les paradis fiscaux. Il faudrait, sans doute, commencer par fermer les places offshore et mettre sous contrôle les mouvements d'argent des grandes sociétés, opérateurs, ONG, etc., qui transitent par les banques nationales ou des banques d'échange internationales.


Dans un autre domaine, celui des services de sécurité, je fais une proposition qui concerne plus spécifiquement la France. Rien ne sert de refondre les services, et toujours recréer de nouvelles usines à gaz, car ils ne font, au final, que ce que leur demande le pouvoir politique. Les outils et les lois sont là, il est donc inutile d'en adopter de nouvelles. Depuis 2012, il y a eu 10 lois antiterroristes supplémentaires alors qu'il aurait fallu simplement appliquer les lois existantes et donner les moyens aux services de travailler efficacement. Mais encore faudrait-il que le pouvoir politique donne des ordres clairs et assume ses responsabilités. La seule chose efficace que la France aurait pu faire est de créer un parquet antiterroriste national avec des correspondants régionaux, et non pas faire remonter tous les dossiers au procureur de la République à Paris. Ensuite, d'autres propositions auraient pu faire l'objet d'un débat : un état des lieux de la diplomatie française, dont l'évolution est devenue incompréhensible, ou des opérations militaires qui ne doivent être que ponctuelles avec des objectifs précis, car le traitement du terrorisme n'est pas militaire mais politique.

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 13:37

La République sous la menace du «coucou» islamiste

Par:

Fatiha Boudjahlat
Secrétaire nationale du Mouvement Républicain et Citoyen.

 

«Pourquoi Tariq Ramadan veut-il obtenir la nationalité d'un pays dont le mode de vie et les valeurs lui répugnent autant?», s'interroge Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du Mouvement républicain et citoyen et membre du collectif Le Printemps républicain, dans cette tribune libre.

 

Etude de cas. En France, le document qui justifie de la nationalité d’une personne est délivré par le Tribunal de grande instance et se nomme le certificat de nationalité. Sa particularité : il justifie le droit par lequel on est français. Figure donc dans mon certificat que je suis française par… le droit du sang. Amusant, parce que ma mère vit depuis une quarantaine d’années en France avec une carte de résidence. Le même document précise que ma nationalité par droit du sang est liée au fait que ma mère soit née en Algérie avant 1962, donc en territoire français, avant son indépendance. Ma mère, personnage considérable, a entamé depuis plusieurs années une démarche pour devenir française. Il ne s’agit pas pour elle d’une naturalisation, mais d’une réintégration dans la nationalité française, dans les faits les deux procédures étant aussi contraignantes l’une que l’autre. Facéties du droit de la nationalité. Je suis donc française par le droit du sang, descendante de « Charlie » Martel, et je vous le dis : comment que je kiffe mes ancêtres les Gaulois !

 

Moins amusant, et pas amusant du tout. Les services de la préfecture du Doubs ont refusé la réintégration de ma mère dans la nationalité française. Au motif que deux de mes sept frères, qu’elle a élevés seule après l’abandon rocambolesque de mon père, ont eu maille à partir avec la police et la justice. La préfecture en a déduit que l’autorité parentale de ma mère, je cite, n’avait donc pas été effective. Anecdote : la fonctionnaire de la préfecture de Besançon qui a reçu ma mère, lui a demandé si elle fêtait Noël, si elle installait un sapin à cette occasion (il faudra m’expliquer le rapport entre être français et fêter la nativité avec un sapin), quel était le surnom de Louis XIV… Ce à quoi ma mère, fan des émissions historiques d’Arte mais paniquée, a répondu : le Roi Lion ! Nous avons fait appel de cet ajournement. Et j’apprends la volonté de Tariq Ramadan, non de devenir français et de rejoindre la communauté nationale, mais d’obtenir la nationalité, qu’il réduit à un statut juridique plus confortable. Soulignons le mercenariat consumériste qui consiste à solliciter la nationalité des pays où l’on travaille. Ma mère, elle, a vécu en continu trente-huit ans en France.

 

Ramadan ne veut pas entrer dans la nation française, il veut faire de l’entrisme

Patrick Weil définit la nationalité comme ce qui relie en droit un Etat à sa population. Cette définition est juridique et se décline en procédures administratives, à l’appréciation des préfectures. Tariq Ramadan se réfère à ce seul processus administratif pratico-pratique. Or, réagissant à cet aspect trop neutre, l’Etat a instauré des cérémonies « d’accueil dans la nationalité française », plus solennelles et au terme d’une formation et d’une évaluation de la maîtrise de la langue et de la connaissance des symboles et de l’histoire de France. Avec notre maladie de l’évaluation, nous sommes encore passés à côté de l’essentiel.  Il ne s’agissait pas d’évaluer une connaissance scolaire de ces éléments, mais de susciter un sentiment d’appartenance à la nation accueillante. M. Ramadan, si beau parleur, réussira sans peine l’épreuve scolaire. Il est d’ores et déjà disqualifié pour ce qui est de ce sentiment d’appartenance à  la France. M. Ramadan ne veut pas entrer dans la nation française, il veut faire de l’entrisme, en vue, selon ses propres mots, de concrétiser « un projet de société » islamique.  Son allégeance va aux Frères musulmans, dont on connaît la compétence une fois arrivés au pouvoir. Car celui que les médias paresseux ou accommodants présentent à tort comme un islamologue, un producteur de sens, est en fait un prédicateur islamiste, producteur de norme religieuse. Pourquoi vouloir entrer dans un corps civique dont le mode de vie, les valeurs, l’occidentalité lui répugnent autant ? Pour lui substituer un modèle de société culturellement et religieusement islamique.

M. Ramadan est le nom de la condamnation morale, historique et religieuse  de l’Occident. M .Ramadan est le non à notre modèle qui reste le plus universel, celui de la liberté et du pluralisme politique, celui de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Il  travaille à l’établissement d’un parti islamiste en France, tel que celui qui a remporté des sièges à la municipalité de Bruxelles ou de Molenbeek. La demande de ces élus censés représenter toute la population ? L’établissement de la charia, la loi islamique. Si les Français ne vont pas à la charia, la charia ira à eux… Ma mère n’a pas, pour l’heure, été jugée digne d’entrer dans le corps national. J’enragerais que cet homme, ennemi de la France et de notre modèle républicain, puisse l’être. Je réclame que soit tenue ma promesse de l’aube républicaine pour ma maman si digne de mon beau pays.

Si sa demande est ajournée, il en prétextera la preuve de l’islamophobie ambiante

La tactique, comme l’homme, est habile. S’il est naturalisé, il prendra pied électoralement en France. Si sa demande est ajournée, il en prétextera la preuve de l’islamophobie ambiante pour jouer les martyrs. Dans ce jeu gagnant-gagnant pour M. Ramadan, l’Etat doit, à l’image d’Elisabeth Badinter, oser endosser l’accusation d’islamophobie, car dans les deux cas, naturalisation ou refus,  son procès en islamophobie sera instruit, mais au moins, il arrivera à la barre en position de force en ayant  fait preuve d’autorité.

M. Ramadan est le non au politique, c’est-à-dire au choix éclairé et réfléchi. M. Ramadan, et les affidés du PIR, sont le nom de l’essentialisation des êtres et des rapports sociaux : la religiosité commandera toutes les décisions, d’abord politiques, les individus seront abolis pour être réduits à des fonctionnements grégaires confessionnels. Tariq Ramadan est le non à tout ce que ma mère a fait. Son émancipation de femme, qui a travaillé et  qui a passé le permis à plus de 40 ans, mobile et libre de ses mouvements, sa réussite matérielle de propriétaire de son logement. Je n’en ai pas l’habitude, mais face aux spécialistes de rien complaisants avec ce tueur d’espoir, je vais vous confier quelque chose de pathétiquement personnel. En 1991, mes parents nous ont emmenés, leurs huit enfants, en vacances en Algérie. Mon père nous a volé nos documents d’identité et nous a laissé à la rue. Il avait déjà versé les arrhes de sa deuxième épouse. Il en est à sa septième consécutive. Mais barbu, la pilosité tenant lieu de vertu et « hadj 3 étoiles » (ayant effectué trois fois le pèlerinage à La Mecque), il est respecté comme un saint. Personne ne lui a jamais reproché ce qu’il avait fait. Ma mère a réussi à nous ramener en France, nous a élevé aussi bien qu’elle a pu, a dû travailler pour six sociétés de nettoyage professionnel en même temps pour arriver à gagner un salaire correct. Que dirait M. Ramadan de mon père ? Lui qui ne demande qu’un moratoire sur la lapidation des femmes, validant sa légitimité dans le droit musulman et donc le droit tout court. M. Ramadan est le non à ce parcours admirable qu’est celui de ma mère. Je n’ose croire que l’Etat oppose à cette vie de courage le non de sa réintégration dans la nationalité française.

 

Combien de voiles portés en guise de gilets de protection ?

M. Ramadan est le nom de ce système sans éthique de la loi du plus fort et du plus barbu. Je partage ces choses avec vous parce que derrière la célébration morbide de la coexistence avec les islamistes, il y a des réalités déjà vécues par d’autres, ailleurs mais aussi dans les quartiers. La réalité de l’oppression de tout un sexe, de la moitié du genre humain. Ce n’est pas de ce M. Ramadan, barbu faussement mondain, que les habitants des quartiers doivent supporter le joug, mais celui de prédicateurs virulents, agressifs, qui ont déjà pris le contrôle de certains territoires. Combien de voiles portés en guise de gilets de protection ? Et quelle souffrance personnelle quand je vois que les mères arabes, qui avaient abandonné leurs fichus à mesure qu’elles prenaient pied et liaient langue en France, couvrent  de nouveau leur tête avec ce foulard islamique si étranger, et ce, sous la pression de leurs plus jeunes enfants. Ma mère était une bonne musulmane sans avoir lu le Coran, et je vois mon frère lui donner à présent des leçons d’orthodoxie religieuse…

 

M. Ramadan est le non à la territorialité et à l’universalité des lois. Il est le nom du retour à  la personnalité des lois. Au VIème siècle, à l’époque de Clovis, différents systèmes juridiques coexistaient, tout particulièrement dans le domaine du droit pénal. Le droit romain coexistait alors  avec les coutumes des peuples dits barbares. On parle de « personnalité des lois ». Un droit différent s’appliquait en fonction de l’origine de la personne. En cas de litige, le juge interrogeait donc les justiciables : « Sous quelles lois vis-tu ? » En fait, quel est ton peuple ? Pour que leurs actes soient jugés à l’aune de la loi du peuple auxquels ils appartenaient. Nous allons vers un retour à la personnalité des lois. Sur une base confessionnelle. A force de lâcheté et de recul, l’Etat incite aux revendications de plus en plus fortes et de mieux en mieux relayées. Jean-Claude Casanova disait que la droite n’aimait pas les Arabes et que la gauche n’aimait pas les musulmans. La situation a bien changé entre récupération électorale et lâcheté se prévalant d’un odieux relativisme culturel. La toile des lâchetés est dense. Des médecins complices fournissant sans question des certificats d’allergie au chlore pour les jeunes filles refusant de se montrer en maillot de bain devant les garçons pendant les cours d’EPS. Des féministes qui, à l’inverse de leurs aînées, réclament pour les femmes islamistes le droit de se couvrir jusqu’à n’être plus qu’ombres uniformes, accomplissant la prouesse de les tenir enfermées même dehors. Les élus qui, avant les élections, promettent mosquées et emplois aidés dans les quartiers, encore de l’assignation à résidence.  Partout, acheter la paix sociale, nulle part respecter le pacte républicain. Comment s’étonner d’une allégeance revendiquée envers la confession religieuse ou le pays d’origine ?

 

Comme l’écrivait Jules Renard dans son Journal, « la liberté a des limites que lui impose la justice ». La justice repose sur la territorialité du droit. Et en France, c’est le territoire de l’Etat-nation.  Alors que la nation désignait par sa racine latine une communauté dont les membres partageaient la même origine, elle a acquis au XVIIIème siècle son sens moderne, un sens politique, associée à des actes et à un vouloir, et non à une essence, ethnique ou religieuse. C’est pour cela que la nation est associée à l’exercice de la citoyenneté.  L’Abbé Sieyès dans Qu’est-ce que le Tiers-Etat  définissait la nation comme un « corps d’associés vivant sous une loi commune et représentés par une même législature », aboutissant ainsi à une « communauté des Egaux ». C’est en raison de ce principe que moi, française, j’ai des ancêtres qui sont gaulois, parce que le périmètre de la nation est dans l’horizontalité du territoire, mais aussi dans la verticalité historique. J’espère pour la France qu’elle saura accueillir dans son corps civique Yamina, ma mère, et rejeter cet ennemi intime et public qu’est M. Ramadan.

 

« La femelle du coucou choisit pour pondre le nid d’un autre oiseau »

M. Ramadan agira avec la République comme le coucou. Je reprends ici la description présentée sur l’encyclopédie Larousse en ligne, et vous en savourerez sans doute comme moi l’étendue et la validité de l’analogie : « La femelle du coucou [le salafisme] ne construisant pas de nid ni ne couvant, choisit pour pondre le nid d’un autre oiseau. Elle agit très rapidement, (…) quand la couveuse est absente [Et la République moins vigilante…]. Si celle-ci ne l’est pas, elle fait le guet en attendant patiemment qu’elle s’éloigne. Puis elle pond un seul œuf (…). Quand l’œuf éclot, le jeune coucou [M. Ramadan et consorts] s’active pour vider le nid en éliminant les œufs ou les tout jeunes oisillons [tous ceux qui ne sont pas dans la mouvance islamiste]. Si ses “parents adoptifs” le surprennent en action, ils se montrent indifférents… et parfois même coopératifs, allant jusqu’à l’aider dans sa tâche ! »« Indifférents… et parfois même coopératifs, allant jusqu’à l’aider dans sa tâche » ? Edwy Plenel, Caroline De Haas, Clémentine Autain ne doivent surtout pas se sentir visés…

Tariq Ramadan est le non à cette déconnection de l’épiderme et des actes publics. Tariq Ramadan est le non à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Tariq Ramadan est le non au parcours admirable de ma maman. Tariq Ramadan est le non aux libertés individuelles et collectives. L’Etat, la nation, chacun d’entre nous doit opposer à sa demande de naturalisation un non ferme et puissant.

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